Faut-il être fous d'antiquités pour quitter un cottage anglais sans entretien et s'en aller dans une maison vieille de 170 ans qui exige un paquet de rénovations? Pourtant c'est ce qu'ont fait Pierre Durand et Renée Gagnon.

Inutile de chercher une explication. Dites-vous simplement que Pierre et Renée sont de la race des amoureux du patrimoine comme en voit dans l'émission Passions maisons. Résidant et travaillant tous les deux à Sainte-Marie, le couple rêvait depuis 10 ans de posséder une maison ancestrale.

 

Chaque fin de semaine était l'occasion de feuilleter les hebdos locaux, de faire la tournée des villages beaucerons dans l'espoir de trouver la perle rare. Leur maison centenaire, ils l'ont finalement dénichée sur la route du Président-Kennedy à Scott. Située au coeur du village, en retrait de la rue principale et à deux pas de la piste cyclable, le couple ne pouvait demander mieux comme emplacement.

À sa première visite, c'est le coup de foudre. «La propriété correspondait exactement à ce qu'on voulait», déclare Renée. Leur toute première condition était remplie. La maison n'avait pas subi de grandes transformations. De style rustique, le cottage d'un étage et demi est très grand. Il mesure 30 pieds de largeur sur 80 pieds de longueur et comporte un solarium qui à lui seul explique leur coup de foudre. Un solarium que tout Québécois rêverait de posséder. Frais, aéré, très fenestré avec en prime des planchers de bois à l'ancienne et une couverture de tôle qui chante sous la pluie. En outre, le charme initial des lieux a été préservé. Pierre Durand n'a remplacé que ce qui était abîmé.

Une fois déménagés, les Durand-Gagnon et leurs deux enfants ont empilé les meubles dans le fameux solarium avant d'entreprendre les rénovations des trois chambres à coucher, des salles de bains, du salon, de la salle à manger, du séjour et de la cuisine d'été qui en fait est la cuisine tout court.

Au total, il aura fallu un mois et demi de travail ininterrompu! Un horaire de fou, expliquent-ils, qui débutait tôt le matin pour se terminer vers 22h.

«Les plus grosses corvées ont été les planchers qui étaient recouverts de deux ou trois couches de prélart», mentionne Pierre. Heureusement en dessous, il y avait de belles planches de bois, précise Renée. À vernir bien entendu! Puis le toit a été recouvert d'un nouveau bardeau d'asphalte et une partie du sous-sol de terre battue a été bétonnée.

Dans les salles de bains, Pierre et Renée ont installé des nouvelles tuiles de céramique d'aspect rustique, mais partout ailleurs murs et planchers ont conservé leur bois d'origine. Les couleurs choisies avec l'aide d'une designer sont un brin patinées. Sélectionnées dans les tons de rose, de jaune, de bleu, de gris, elles dégagent un cachet d'antan.

Mais acquérir une vieille propriété, c'est aussi apprendre à bricoler. Pierre fait mieux. À force de jouer les menuisiers, il s'est mis à fabriquer des meubles. «Je me débrouille assez bien», dit-il humblement. Question d'être dans le ton, Renée a appris les techniques de la peinture sur bois. Un savoir très utile en décoration, dit-elle.

Mais le clou de leur rénovation est à l'extérieur. Une superbe galerie qui fait 140 pieds. Elle court sur trois faces. Sans elle, la maison n'aurait pas cette prestance et cet air de dire : «Voyez comme je suis accueillante.» Leur maison, les Durand en sont fiers. Le village de Scott aussi, car il l'a classée patrimoniale.