L'Ordre des architectes du Québec a dévoilé cette semaine les réalisations finalistes aux Prix d'excellence en architecture 2009. Le concours compte une quinzaine de catégories, dont l'architecture résidentielle, institutionnelle et industrielle. En tout, 40 finalistes ont été sélectionnés parmi les 111 projets soumis au jury.

L'Ordre des architectes du Québec a dévoilé cette semaine les réalisations finalistes aux Prix d'excellence en architecture 2009. Le concours compte une quinzaine de catégories, dont l'architecture résidentielle, institutionnelle et industrielle. En tout, 40 finalistes ont été sélectionnés parmi les 111 projets soumis au jury.

Du côté de l'architecture résidentielle unifamiliale, un total de 22 candidatures a été compilé et quatre d'entre elles se sont distinguées. Ces habitations finalistes représentent donc la crème. Mais comment déterminer qu'une maison est «meilleure» qu'une autre?

  >>> Les candidatures en photos

«D'abord, on ne cherche pas qu'à trouver des maisons intéressantes d'un point de vue esthétique, nuance Jacques White, membre du grand jury des Prix d'excellence 2009 et directeur de l'École d'architecture de l'Université Laval, à Québec. Les projets finalistes sont des réalisations anticonformistes. Derrière chacune de ces maisons se trouve au moins une idée forte et toutes comportent une exploration. Autrement dit, ces habitations représentent de nouvelles façons d'habiter», résume-t-il.

La Grande galerie

Pierre Thibault, architecte


 (Finaliste dans la catégorie «unifamilial»)

 «Comme pour la plupart des maisons de Pierre Thibault, celle-ci participe au paysage et va même le rehausser. Sans compter que le rapport intérieur-extérieur est habilement exploité», explique l'architecte Jacques White, membre du grand jury et directeur de l'École d'architecture de l'Université Laval, à Québec. Il ajoute: «L'idée de la grande galerie est bien exprimée et adroitement formulée. Cette clarté m'a plu», confie-t-il.

«C'est une maison très simple qui possède un très joli dessin, enchaîne l'architecte et auteure franco-allemande Dominique Gauzin-Müller, présidente du grand jury. Son rapport avec la nature est très juste. À preuve, son mur vitré, côté sud, permet d'obtenir des gains solaires en hiver.»

Maison Bernier-Thibault

Paul Bernier, architecte


(Finaliste dans la catégorie «unifamilial» et au Prix Marcel-Parizeau)

«Elle se distingue notamment par le travail exemplaire effectué sur le verre et le métal noir en dialogue avec le bois», observe Dominique Gauzin-Müller, présidente du grand jury. De son côté, Jacques White, membre du grand jury, fait remarquer que l'agrandissement de cette maison constitue un bel exemple de densification verticale. «Elle prend une allure de maison-tour sur trois étages», dit-il. Il note aussi le souci du détail dans l'exécution de la rénovation. «Paul Bernier a effectué une planification très minutieuse et inventive de l'espace. Il a su tirer parti de chaque mètre carré.»

NB20°5

Marie-Claude Hamelin et Loukas Yiacouvakis, Atelier d'architecture YH2

Finaliste dans la catégorie «unifamilial» et au Prix Marcel-Parizeau

«Les architectes ont réussi à rendre précieux un revêtement des plus ordinaires, c'est-à-dire, de la tôle galvanisée», remarque Jacques White qui précise que de la tôle posée sur une mauvaise construction devient horrible. «Sur une maison aux proportions raffinées, comme celle d'YH2, c'est tout le contraire qui se produit, la tôle est ennoblie», dit-il. Dominique Gauzin-Müller reconnaît elle aussi la qualité du travail réalisé sur le métal et sur la pureté des volumes. «Les architectes ont avoué que leur client était allé au-delà de leurs espérances et cela m'a particulièrement plu, car cette relation de confiance est essentielle dans l'habitat, croit-elle. Elle représente la clé de l'architecture.»

Lignes aériennes.

 Les architectes Duchesneau & McComber.

 L'un des finalistes dans la catégorie aménagement intérieur.

«Les concepteurs ont relevé le défi de superposer deux espaces sans que les occupants ne se sentent écrasés, observe Jacques White, membre du grand jury et directeur de l'École d'architecture de l'Université Laval. Le résultat a des airs de meuble-objet», ajoute-t-il. Cet aménagement astucieux a été réalisé à la suite de l'arrivée d'un poupon dans un loft de 700 pieds carrés comportant une seule chambre dotée d'un plafond de 13 pieds de hauteur. «La forme courbe du plancher en contreplaqué de sapin Douglas procure de la rigidité à la structure de la chambre suspendue, explique l'architecte Laurent McComber. Sans compter que cette forme curviligne engendre de longues tables de chevet.» Impression générale? Cette chambre semble flotter au-dessus de celle de bébé. À noter : le long et sinueux tube d'acier blanc est structural.

Maison en U.

 Natalie Dionne, architecte.

 Finaliste dans la catégorie «unifamilial»

  «Cette maison de ville est passionnante, affirme Dominique Gauzin-Müller. D'abord, son jardin intérieur est remarquable et insuffle un caractère intime à l'habitation. Ensuite, dit-elle, cette maison participe à la lutte contre l'étalement urbain puisqu'elle est constituée de deux nouvelles constructions reliées à un petit bâtiment industriel existant. Le fait de combler une dent creuse entre deux habitations constitue une forme de broderie réalisée sur le tissu urbain existant.» Jacques White renchérit: «Natalie Dionne a su investir une structure existante et bien occuper un site urbain tout en créant un petit coin de nature très présent à l'intérieur de l'habitation.»



Prix Marcel-Parizeau


 Une maison d'architecte à 150000$?

Parmi les Prix d'excellence, celui portant le nom de l'architecte québécois Marcel Parizeau (1898-1945) récompense les projets de moins de 150 000$. Ce prix a été créé en 1998 et le montant de 150 000$ n'a pas été réévalué. Quiconque connaît les coûts de la construction résidentielle au Québec ne peut que douter de la vraisemblance d'un tel montant, en 2009.

«Nous allons indexer ce montant pour 2011 et il avoisinera les 200000$», répond André Bourassa, président de l'Ordre des architectes du Québec et architecte associé chez Bourassa Maillé. Il précise que les réalisations en candidature dans cette catégorie sont bien souvent des projets personnels d'architectes. «Mais surtout, l'objectif de ce prix est de démontrer que la qualité architecturale ne se mesure pas à la valeur économique d'un projet. Des interventions architecturales de qualité ajoutent une plus-value à une habitation.»

Votez!

Dès demain, le public pourra voter pour son coup de coeur architectural parmi les réalisations finalistes dans toutes les catégories. Le résultat du scrutin deviendra le lauréat du Choix du public Loto-Québec 2009.

Renseignements: www.pea-oaq.com

 

Photo fournie par Volume2

La grande galerie. Atelier Pierre Thibault.