À l'est de l'arrondissement d'Outremont, des deux côtés du chemin de la Côte-Sainte-Catherine entre la rue Villeneuve et l'avenue du Mont-Royal, on retrouve quelques résidences prestigieuses qui ont échappé à l'urbanisation à outrance avec l'apparition de tours à logements dans les années 60 et 70. N'empêche que malgré la présence de ces témoins du patrimoine, on ne peut que constater la dégradation du paysage dans cette zone.

À l'est de l'arrondissement d'Outremont, des deux côtés du chemin de la Côte-Sainte-Catherine entre la rue Villeneuve et l'avenue du Mont-Royal, on retrouve quelques résidences prestigieuses qui ont échappé à l'urbanisation à outrance avec l'apparition de tours à logements dans les années 60 et 70. N'empêche que malgré la présence de ces témoins du patrimoine, on ne peut que constater la dégradation du paysage dans cette zone.

Au 27, rue McNider, en face d'un petit îlot de verdure qui longe le chemin de la Côte-Sainte-Catherine, se trouve la maison Raoul-Aza Girard construite en 1928, selon les plans de l'architecte Jean-Raoul Gariépy, qui se caractérise par son échelle imposante et la richesse de son décor, notamment sa tour d'angle en saillie sur plan carré, surmontée d'un épi de faîtage en cuivre.

Le toit est recouvert de tuiles d'argile rouge ondulées. L'entrée au centre de la façade se fait à découvert au fond d'une terrasse reposant sur des arcs clavés et bordée d'une balustrade de pierre. La porte principale vitrée et grillagée est placée en retrait d'un portail en arc surbaissé flanqué de contreforts et surmonté d'un fronton orné d'un blason.

Cette résidence a obtenu le Prix émérite du patrimoine pour son entretien méticuleux et la restauration de quelques éléments du bâtiment, dont les fenêtres au rez-de-chaussée et les portes du garage double.

Michel De Muszka en a fait l'acquisition en 2002, après qu'elle eut été sur le marché de la revente pendant près d'un an. «Des réparations étaient devenues urgentes, car l'eau s'était infiltrée dans le plancher de béton du sous-sol qui gondolait», rappelle-t-il. Le propriétaire a d'ailleurs profité de la réfection du plancher pour abattre des murs et en faire une grande salle de jeu. Un foyer a aussi été déménagé au centre du mur sud et des nouveaux vitraux similaires à ceux des fenêtres ouest ont été commandés à l'Atelier du vitrail de Québec.

Le bâtiment est imposant avec ses 1600 pieds carrés par étage. Le premier propriétaire Raoul-Aza Girard devait être un notable à l'aise puisque la bonne avait ses propres quartiers à l'arrière, une petite chambre non décorée à l'étage et une pièce au rez-de-chaussée qui servait de salle de couture et de repassage.

Outre la salle de couture et la cuisine, le rez-de-chaussée compte un salon de thé avec ses moulures dorées et son faux foyer décoratif à l'avant et de l'autre côté, un autre salon avec un vrai foyer. On compte aussi une salle à dîner avec des vaisseliers encastrés. Le vestibule d'entrée mène vers l'escalier monumental. Anciennement, un miroir encastré était installé au premier palier. C'est en le retirant que l'on s'est aperçu qu'il dissimulait un tableau représentant le château de Sion sur le lac du Mont d'Orge en Suisse. Ce tableau est maintenant bien en vue à sa place d'origine. Il faut signaler que tous les murs du rez-de-chaussée et de l'escalier sont recouverts de lambris en bois ce qui rehausse la qualité du bâtiment.