Les propriétaires de ce bungalow des années 50 voulaient en rajeunir le style. Avec un air à la Frank Lloyd Wright, la demeure, plantée au pied du mont Saint-Hilaire, a maintenant un charme fou.

Les propriétaires de ce bungalow des années 50 voulaient en rajeunir le style. Avec un air à la Frank Lloyd Wright, la demeure, plantée au pied du mont Saint-Hilaire, a maintenant un charme fou.

Ils ont d'abord pensé à recouvrir la maison en clins de fibre de bois (de type Canexel). Ce bois compressé a les avantages d'être résistant, sans entretien, en plus d'afficher un look campagnard. Mais ils voulaient un peu plus d'originalité... et surtout une esthétique plus poussée. C'est alors que Robert Deschamps, de Construction Sodero, leur conseille un matériau assez inusité, mais qui rehaussera le style de la propriété: du cèdre espagnol.

 En regardant l'allure de la maison, M. Deschamps, spécialisé en restauration, n'a pas hésité longtemps. «La maison ressemblait à du Frank Lloyd Wright», a noté M. Deschamps. C'est à moment là qu'il a déterminé la largeur des planches de cèdre idéales pour accentuer l'horizontalité de la maison. «Les planches font 6 pouces et demi mais l'apparence est de cinq 3/4 (14 à 15 centimètres). Avec des planches de 8 pouces, ce n'aurait pas été beau», constate M. Deschamps.

Caves à vin

Ce bois d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale (Spanish Cedar) est plus dur que notre cèdre blanc. Daniel Lemaire, gérant de la section bois franc chez Simtab-Neos, une division du groupe Richelieu, vend rarement du cèdre espagnol pour un recouvrement complet de maison. Les gens l'achètent habituellement pour faire leurs caves à vin, explique-t-il. Voire pour des patios ou même des spas. «C'est un bois qui provient des pays tempérés d'Amérique du Sud. Il est très résistant à l'humidité et aux changements de température», a-t-il indiqué. Sachez aussi que c'est dans des boîtes de cèdre espagnol que les cigares se conservent le mieux!

À bien soigner

Le cèdre blanc du Québec est assez grisonnant tandis que le cèdre espagnol se décline naturellement dans des teintes variant entre le miel ou le tabac. D'ailleurs selon Daniel Lemaire, «une fois travaillé, on dirait de l'acajou.» Attention: comme tous les bois en général, ce matériau nécessite une bonne protection contre les rayons UV et un entretien régulier. Le propriétaire, Normand Lavallée, s'est donc mis au travail, et passe une couche de scellant légèrement teinté chaque année. Pas évident.

«C'est sûr que si tu mets de l'aluminium, t'auras rien à faire...», réplique Robert Deschamps quand on lui fait remarquer que ce n'est pas le matériau le plus facile d'entretien. «Mais c'est pas mal plus beau avec du cèdre espagnol», de poursuivre l'entrepreneur précisant que ce matériau coûte 25 % de plus que le cèdre du Québec.

Pour ceux qui auraient la fibre environnementale plus pointue, il est évident que la provenance exacte du bois est plus difficile à déterminer, ni même s'il provient de forêt gérée de manière écologique. Daniel Lemaire nous assure cependant qu'il ne provient pas du Brésil.

 

Photo André Tremblay, La Presse

Le cèdre espagnol, marié à la brique originale, dans les mêmes teintes orangées, crée une harmonie hors du commun. La corniche, qui était en aluminium, est aussi en cèdre espagnol, de même que le soffite.