À Montréal, il est moins coûteux et moins contraignant d'ajouter un étage à une maison de plain-pied que de transformer un duplex en cottage, soutient Loukas Yiacouvakis, de l'atelier YH2.

À Montréal, il est moins coûteux et moins contraignant d'ajouter un étage à une maison de plain-pied que de transformer un duplex en cottage, soutient Loukas Yiacouvakis, de l'atelier YH2.

 Raison principale? Le coût des duplex dans les quartiers centraux de la métropole est très élevé. «L'important est de trouver une petite maison la moins chère possible pour ensuite la surhausser. C'est d'ailleurs ce que ma conjointe et moi avons fait», dit-il.

Suivant ce conseil, Geneviève et Steve ont déniché une maison contiguë des années 20, dans l'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Semblable aux maisons d'ouvriers, cette modeste construction ne payait pas de mine. Toutefois, elle possédait un atout: ses fondations d'environ 1,5 m (5 pi) de haut avaient été construites sur du roc. «L'ajout d'un étage peut être complexe, mais lorsqu'on travaille sur du roc, c'est parfait, car sa capacité portante est très grande. On peut construire aisément un immeuble sur du roc», précise Loukas Yiacouvakis.

 Lors de cet agrandissement, il a été possible de conserver plusieurs éléments architecturaux existants, comme la structure du plancher et des murs mitoyens en maçonnerie. L'ossature en bois avec remplissage en madriers a été consolidée avec du contreplaqué.

Le rez-de-chaussée (800 pieds carrés) n'a pas été agrandi. L'empreinte au sol est donc restée la même. Quant au nouvel étage, il possède une superficie habitable de 650 pieds carrés.

La brique de la façade a été renouvelée et un cadre d'acier a été intégré. «Contrairement à l'arrière, la rénovation n'est pas terminée. De fins câbles métalliques seront bientôt installés afin que des plantes puissent littéralement recouvrir la façade», explique Loukas Yiacouvakis.

Autre fonction: ce «jardin» vertical préservera l'intimité des occupants. Installé devant un long bandeau de fenêtres, il pourra également servir de brise-soleil durant la belle saison.

Du côté de la cour arrière, le mur extérieur est largement fenêtré. Une partie de cette façade est couverte d'un revêtement peint en noir. Ce matériau est peu commun dans le milieu résidentiel: le Crezon MDO (Medium Density Overlay) est un contreplaqué résistant destiné à l'extérieur. Il est utilisé notamment pour la fabrication de caisses de transport et comme pare-vapeur.

Un crépi en acrylique blanc a aussi été choisi. Résultat? La composition aux lignes nettes de ce mur arrière évoque l'architecture des précurseurs du mouvement moderniste, comme Le Corbusier.

 

Photo fournie par YH2

Geneviève et Steve ont habité pendant plus de deux ans dans cette maison contiguë (souvent appelée maison d'ouvrier) avant de l'agrandir.