Le territoire compris entre la rue Atwater et les limites de la ville de Westmount, au nord de la rue Sherbrooke Ouest, a été loti au cours des années 20 d'après un plan d'ensemble réalisé par l'urbaniste L.E. Schlemn, qui avait prévu des rues sinueuses selon le modèle des cités-jardins.

Le territoire compris entre la rue Atwater et les limites de la ville de Westmount, au nord de la rue Sherbrooke Ouest, a été loti au cours des années 20 d'après un plan d'ensemble réalisé par l'urbaniste L.E. Schlemn, qui avait prévu des rues sinueuses selon le modèle des cités-jardins.

 Ce sont les architectes Shorey et Ritchie qui préparèrent les plans des bâtiments bifamiliaux jumelés que l'on retrouve plus particulièrement sur l'avenue Holton et qui sont typiques du courant arts and crafts, caractérisé par sa sobriété en matière d'ornementation.

 Les architectes avaient sans doute été influencés par l'architecte Percy Erskine Nobbs, qui avait fait construire sa maison en 1913 dans ce style sur les hauteurs de Westmount. Elle se caractérise par une simple toiture à deux pentes raides et ne comporte aucun relief ni ornementation. Cela lui confère une apparence modeste et austère un peu à l'image des maisons paysannes anglaises.

 La résidence du 3454, avenue Holton, lauréate du Prix du patrimoine architectural de l'arrondissement Ville-Marie et finaliste au concours de la Maison Coup de coeur de l'année, fait partie d'un ensemble de bâtiments arts and crafts construits entre les années 1926 et 1930 au pourtour du grand séminaire des prêtres de Saint-Sulpice. Son style n'est pas aussi dépouillé que la résidence Nobbs puisque le pourtour des fenêtres et de la porte d'entrée est orné de pierres de taille, mais on y retrouve la toiture à deux pentes raides.

 Le couple Jean-Pierre Alary et Johanne Charron en a fait l'acquisition, il y a deux ans, après avoir habité une maison unifamiliale en bordure la rivière des Prairies à Laval où ils ont élevé leur famille. «Mon conjoint tenait à se rapprocher de son lieu de travail dans le centre-ville car il perdait deux heures par jour dans les transports lorsque nous habitions Laval. J'avoue que j'étais réticente à déménager car nous avions un emplacement idéal près de l'eau. Mais l'avenue Holton est si tranquille et la ruelle à l'arrière tellement charmante avec ses grands arbres matures que je m'y suis adaptée très rapidement. Et puis il y a les jardins du grand séminaire, un endroit paisible, ce qui nous fait réaliser que nous sommes un peu comme à la campagne.»

 L'emplacement de la résidence est aussi situé à proximité des services, qu'il s'agisse de la place Alexis-Nihon, où l'on retrouve un marché d'alimentation, et de la rue Greene à Westmount, bien connue pour ses boutiques spécialisées. Il est alors possible de faire facilement ses emplettes à pied, une marche d'une dizaine de minutes.

 La façade du bâtiment qui comporte un revêtement de briques rouges et une décoration en pierre autour de la porte d'entrée et des fenêtres n'a pas été modifiée depuis sa création en 1926. Les matériaux d'origine, l'ardoise du toit, la pierre, la brique et le bois, particulièrement les fenêtres à carreaux, sont dans un très bon état et sont entretenus périodiquement.

 Les propriétaires ont fait aménager une terrasse extérieure par l'artisan menuisier Sébastien Lavigne, qui a aussi décapé les fenêtres en bois et les a repeintes. Cela leur permet de prendre leur repas à l'extérieur durant la belle saison. Ils ont aussi fait nettoyer les encadrements de l'entrée principale en pierre et celles des fenêtres.

 La résidence compte huit pièces sur trois niveaux joliment décorées. Au rez-de-chaussée on trouve les principales pièces de séjour dont le salon et un foyer pourvu d'un manteau en bois de chêne, une salle à dîner et la cuisine qui a été modernisée. Au premier, on compte trois chambres dont l'une sert de bureau et une salle de bains. Enfin, au deuxième, on dénombre deux petites chambres et une salle de bains.

 Le bon état du bâtiment et son entretien méticuleux méritent d'être soulignés. C'est d'ailleurs pourquoi l'arrondissement de Ville-Marie lui a décerné le Prix émérite du patrimoine.