Sous le pont Jacques-Cartier, dans un lieu qui pourrait être rébarbatif, se dresse la coopérative d'habitation Au-pied-du-courant. Formée de cubes d'un jaune vibrant, elle se distingue de son environnement tout en s'y intégrant harmonieusement. Un véritable défi, relevé avec brio par la firme Brière Gilbert + associés architectes, qui a remporté un des 14 prix décernés par l'Ordre des architectes du Québec, dans le cadre des 24e Prix d'excellence en architecture.

Sous le pont Jacques-Cartier, dans un lieu qui pourrait être rébarbatif, se dresse la coopérative d'habitation Au-pied-du-courant. Formée de cubes d'un jaune vibrant, elle se distingue de son environnement tout en s'y intégrant harmonieusement. Un véritable défi, relevé avec brio par la firme Brière Gilbert + associés architectes, qui a remporté un des 14 prix décernés par l'Ordre des architectes du Québec, dans le cadre des 24e Prix d'excellence en architecture.

 Cette année, 94 projets ont été soumis à l'Ordre. Parmi les 30 finalistes se trouvent quelques projets résidentiels. La coopérative d'habitation Au-pied-du-courant, en lice dans la catégorie «Projets résidentiels de type ensemble d'habitations», a charmé le jury par son audace.

 «Les architectes ont tiré profit de la marginalité du site, souligne l'architecte Suzanne Bergeron, de Québec, qui était membre du jury. Grâce aux blocs de couleur vive, qui font oublier la maçonnerie très simple du bloc principal, le projet n'a pas l'air triste du tout. On est loin des HLM construits dans les années 70! Il y a un brin de folie, qui redonne du gallon à la notion de logement social.»

 Ce vent de folie, Mme Bergeron l'a senti ... et apprécié dans les autres projets résidentiels qui se sont distingués. Autre constat: les lauréats ont chacun respecté le contexte dans lequel s'insère leur projet, le personnalisant en fonction de son emplacement. C'est le cas de la coopérative d'habitation Au-pied-du-courant. C'est aussi celui de la Maison à Saint-Henri, conçue par Nadejda Topouzanov architecte et Vladimir Topouzanov architecte, qui l'a emporté dans la catégorie «Projets résidentiels de type unifamiliale».

 D'immenses fleurs façonnées avec des briques tricolores habillent ses murs extérieurs. Or ce tableau empreint d'humour offert au voisinage est très approprié, estime Mme Bergeron. «À Saint-Henri, il y a de la place pour une certaine marginalité», dit-elle.

 La Résidence Lalancette-Ruel, par Annie Lalancette architecte et Nelson Ruel architecte, dans la catégorie «Projets d'aménagement intérieur», a aussi séduit le jury par l'imagination déployée pour respecter un budget restreint. «Dans cette maison très étroite, toutes les pièces sont en communication, souligne Mme Bergeron. On voit cette nouvelle génération d'architectes heureux de construire leur première maison. C'est expérimental, jeune et rempli de folie!»

 Le Chalet du chemin Brochu, de Pierre Morency architecte, a obtenu le prix Marcel-Parizeau, qui récompense un projet dont le coût atteint un maximum de 150 000$. Cette résidence secondaire, de construction artisanale, est formée de conteneurs récupérés et recouverts de bois.

 Le choix du public? Plus de 3000 personnes ont voté en ligne pour l'un ou l'autre des 30 projets finalistes. C'est la résidence «Les abouts», de Pierre Thibault architecte, qui donne l'impression de fusionner avec la nature, qui a remporté la faveur populaire. Plus de 300 internautes ont pris la peine d'expliquer la raison de leur choix, a constaté avec surprise Sylvie Champeau, responsable de la coordination du programme des Prix d'excellence en architecture.

 Pour mieux connaître les 30 projets finalistes, un livre leur est consacré. Intitulé Parcours commenté d'une architecture gagnante, celui-ci comprend plus de 100 images et croquis, et est enrichi des commentaires d'architectes, de membres du jury, du public et d'enfants. Il est vendu dans les librairies et par l'Ordre des architectes du Québec. Son prix? 19,95$.

 Sur Internet: www.pea-oaq.com