Marie-Catherine Lapointe et Étienne Nadeau ont vécu à Trois-Rivières avant de revenir s'établir à Montréal. Après avoir cherché en vain une maison dans le Plateau Mont-Royal, le couple a craqué pour une « shoe box » rénovée, dans Rosemont-La Petite-Patrie. Coup de coeur instantané !

Originaire de Québec, Marie-Catherine, une auteure de 38 ans, a grandi à Montréal. Son mari Étienne, 41 ans, professionnel, est né à Brossard. Ils se sont rencontrés en 2002, alors qu'ils habitaient dans le Plateau Mont-Royal. 

En 2005, changement de lieu de vie. Le couple réside pendant cinq ans à Trois-Rivières, car Étienne y a accepté un poste. 

« On a apprécié Trois-Rivières. On avait un grand loft et notre fils Antoine y est né, raconte Marie-Catherine. Mais nos familles nous manquaient et on avait envie de retrouver Montréal, son style de vie, sa diversité et ses commerces de proximité. Étienne a décroché un poste à Laval et il devait commencer en août 2010 », ajoute-t-elle. 

Début 2010 : Marie-Catherine et Étienne, qui s'avouent pas très « rénos », se mettent activement à la recherche d'une maison à étage déjà transformée, dans le Plateau, leur quartier de prédilection. 

« C'était la surchauffe immobilière. On a fait des offres, mais on s'est fait doubler. À un moment donné, j'ai dit à Marie : ça suffit, on sort du Plateau. C'est trop cher », relate Étienne.

Et pourquoi ne pas avoir cherché du côté de Laval ? « On y est allés, mais on n'est pas du type "banlieue", affirme-t-il. Je veux profiter de ma cour sans devoir entretenir un grand terrain. » « Et c'était inconcevable pour nous d'avoir deux voitures », poursuit Marie-Catherine, qui travaille à la maison et qui, au besoin, fait appel à un service d'autopartage.

Après le Plateau, Rosemont

« C'était notre dernière chance d'acheter. Autrement, il fallait louer, car Étienne commençait à travailler à la fin de l'été », explique Marie-Catherine. Le couple visite alors une maison « shoe box » située en bordure de la Petite Italie, dans l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie. L'ancienne habitation avait été agrandie et l'intérieur réaménagé par ses propriétaires de l'époque, l'architecte Catherine Milanese et son mari. « On a eu un coup de foudre en rentrant », se souvient Marie-Catherine, qui était alors enceinte de Malorie. Aire de vie décloisonnée, grande luminosité, ouverture sur la terrasse... Cette demeure les séduit instantanément. « Mais il nous fallait réaménager l'étage, trop restreint pour les trois chambres », enchaîne celle qui ne pouvait s'imaginer fonder une famille ailleurs qu'à Montréal.

Tout à proximité 

« Étienne adore le quartier, témoigne Marie-Catherine, tout aussi enthousiaste. Il y a plusieurs familles autour, nous avons une ruelle verte, on est près du marché Jean-Talon et on fait nos courses dans des commerces à proximité, énumère-t-elle. On a aussi nos cafés préférés et avec les enfants, on aime aller au restaurant, dont Le Ballpark. »

Bémol 

« Ça nous attriste de voir nos amis quitter le quartier pour la banlieue, en raison de l'augmentation des loyers. »

La façade 

Outre son espace à vivre remodelé, la façade principale de cette « shoe box » a charmé les actuels propriétaires. « Nous avons tout de suite aimé son charme suranné, confie Marie-Catherine. Son bel ouvrage de maçonnerie, son élégant parapet, ses proportions harmonieuses... Je suis très fière d'habiter une maison qui a traversé deux changements de siècle. » 

« Une ancienne marquise a été enlevée et seules les fenêtres et la porte ont été remplacées », indique Catherine Milanese, l'ancienne propriétaire.

Qu'est-ce qu'une « shoe box » ?

« Cette expression assez récente désigne une maison modeste d'un étage à toit plat et au plan souvent rectangulaire qui évoque, en effet, le profil d'une boîte à souliers, résume David Hanna, professeur associé au département d'études urbaines et touristiques à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM. De très petite taille et simples à construire, dit-il, ces habitations, principalement situées à Montréal, ont souvent comme seul élément décoratif un parapet ou fronton postiche. Les plus anciennes, dans le Plateau, datent des années 1880 et leur apogée se situe entre 1900 et 1960. Elles représentaient le seul moyen pour les classes ouvrières d'accéder à la propriété. On achetait un petit lot dans les champs, près d'un tramway de banlieue, et on construisait sa " shoe box ". Des années plus tard, le développement urbain les " rattrapait " et les autres lots étaient vite occupés par des duplex et des triplex. »