Le Salon des métiers d'arts fête ses 60 ans cette année. Entre tradition et modernité, contre vents et marées ou porté par un souffle de renouveau, il en a parcouru, du chemin ! Retour sur six décennies en dents de scie.

1955 

Jean-Marie Gauvreau, fondateur de l'École du meuble de Montréal et de la Centrale d'artisanat du Québec, organise la Foire de l'artisanat au Palais du commerce dans le cadre du Salon des arts culinaires, du 1er au 4 février 1955. Plus de 18 000 personnes viennent y voir les créations de 32 artisans. 

1959 

Micheline de Passillé-Sylvestre (émaux sur cuivre) est nommée Artisane méritante de l'année.

1965 

Ce qu'on a successivement appelé « Foire artisanale », « Exposition d'artisanat » ou « Salon de l'artisanat » devient officiellement le Salon des métiers d'art du Québec (SMAQ). Plus de 130 exposants, dont plusieurs venus des régions, y présentent leur travail.

1966-1967 

Des problèmes d'organisation interne empêchent la tenue du Salon. Des artisans exposent néanmoins aux pavillons du Québec et du Canada de l'Expo 67, ce qui leur donne une visibilité internationale. En même temps, ils découvrent et s'approprient des techniques venues d'ailleurs, comme le batik, le raku ou la peinture sur soie.

1970 

Le Salon emménage à la Place Bonaventure. Du 5 au 21 décembre 1970, 135 000 personnes viendront admirer le travail de 250 exposants. Un grand vent de nationalisme souffle sur le Québec. Le retour à la terre, le folklore et les arts traditionnels ont la cote. On voit beaucoup de reproductions d'objets de l'ancien temps : meubles et jouets de bois, vaisselle de grès, lampes à huile en étain, vêtements tissés en laine du pays.

1977

Clémence Desrochers devient porte-parole du SMAQ.

1978

L'élection du Parti québécois en 1976 galvanise les forces nationalistes. On valorise tout ce qui est québécois et cette tendance bénéficie au Salon des métiers d'art, qui bat des records d'affluence : 400 000 personnes se pressent devant les stands. 

1980 

Création du prix Jean-Marie-Gauvreau-Molson, remis au souffleur de verre Jean Vallières, l'une des figures emblématiques des métiers d'art au Québec.

1983 

Le Salon instaure des droits d'entrée de 2 $, ce qui, dans un contexte de récession, fait baisser le nombre de visiteurs à moins de 135 000. Parallèlement, les produits italiens et scandinaves gagnent le coeur des consommateurs.

1987 

Pour la première fois, le Salon accueille des artisans de l'étranger : France, Sénégal, Maroc, Chili, Afrique du Sud et États-Unis. Malgré tout, le nombre de visiteurs atteint un plancher : 55 000 personnes seulement fouleront le grand hall de la Place Bonaventure, et les exposants se font eux aussi moins nombreux : de 430 qu'ils étaient en 1982, on n'en compte plus que 240.

1990 

Les droits d'entrée ont été abolis en 1988, l'économie va mieux ; les consommateurs se réconcilient avec le SMAQ. En 1990, 186 000 personnes franchissent les tourniquets. Il faut dire aussi que la production a rajeuni, s'est modernisée. Le choix des artisans a largement évolué depuis une vingtaine d'années grâce au travail d'un comité qui sélectionne les participants selon des critères précis.

1995 

À l'occasion de ses 40 ans, le Salon présente une exposition en hommage à son fondateur, Jean-Marie Gauvreau. On enregistre 160 000 entrées.

2002 

Marina Orsini devient porte-parole du SMAQ, un rôle qu'elle assumera pendant une dizaine d'années. La fréquentation atteint 226 000 personnes, un record depuis 20 ans.

2005 

Le SMAQ souligne ses 50 ans avec une exposition qui met en lumière l'évolution d'artisans devenus incontournables dans le milieu des métiers d'art, comme Louise Bousquet.

2012 

Histoire d'attirer une clientèle plus jeune, on engage la VJ de MusiquePlus Chéli Sauvé-Castonguay comme porte-parole, ainsi que l'humoriste et animateur Christopher Hall et la comédienne Geneviève Brouillette.

2015 

À 60 ans, le SMAQ est la plus ancienne manifestation culturelle du Québec et le seul salon professionnel au Canada, souligne Annie-Soleil Proteau, porte-parole du Salon pour la deuxième année consécutive. En tout, 440 exposants (dont 95 nouveaux) présenteront leur travail pendant 11 jours, du 10 au 20 décembre. On pourra en outre assister à des démonstrations (textile, verre soufflé, joaillerie, céramique), et des 5 à 7 mettant à l'honneur des bières et des alcools artisanaux ajouteront une touche festive aux fins de journée. Un service d'emballage de cadeaux sera également offert, dont les profits iront à la Fondation du Dr Julien.

Photo fournie par le Salon des métiers d’art

En 1965, plus de 130 exposants présentent leur travail au Salon des métiers d’art.