Que ce soit par souci économique, écologique, sonore ou réglementaire, certains résidants se passent des populaires climatiseurs, qui pullulent avec le retour des grandes chaleurs. Voici un tour des trucs pour faire baisser la température de quelques degrés dans son habitation sans grosse machinerie.

Limiter sa consommation

Évitez d'aggraver une situation déjà torride. Avant de chercher à faire baisser la température intérieure, empêchez-la de s'élever davantage en muselant vos appareils électroniques et vos électroménagers.

Les ordinateurs portables, par exemple, dégagent beaucoup de chaleur lorsqu'ils fonctionnent. Mettez donc vos appareils en veille s'ils sont inutilisés, et privilégiez les modèles homologués basse consommation (Energy Star), recommande l'organisme à but non lucratif québécois Écohabitation. Notez aussi que les vieilles ampoules à incandescence chauffent votre logis: remplacez-les par des équivalents écoénergétiques.

Et que dire de votre monstrueuse sécheuse, qui dessèche jusqu'à votre gosier? C'est l'occasion d'utiliser la corde à linge et de laisser au repos l'un des plus importants producteurs de chaleur de la maisonnée. Idem pour les plaques de cuisson et le four: profitez-en pour faire d'une pierre deux coups, et troquez les pizzas brûlantes pour des salades et autres plats froids qui rafraîchiront votre organisme.

Faire tourner les hélices

Solution de rechange classique au climatiseur, le ventilateur ne produit pas d'air frais, mais crée une brise agréable en brassant l'air ambiant. Représente-t-il une bonne solution? «Tout à fait, souligne Emmanuel Cosgrove, directeur de l'organisme Écohabitation. Les ventilateurs consomment peu d'énergie et émettent peu de chaleur par rapport au confort qu'ils procurent.»

On pourra opter pour un ventilateur au plafond, placé au-dessus d'un sofa, d'un lit ou de tout endroit stratégique. Les modèles portatifs, quant à eux, peuvent être placés devant une fenêtre pendant la nuit, afin de faire entrer l'air frais à l'intérieur (attention, cependant, car la température extérieure peut être plus élevée certaines nuits).

De nombreux adeptes du «ventilo» placent un linge humide ou une bouteille d'eau glacée devant l'appareil.

Enfin, s'il s'agit d'un ventilateur réversible, assurez-vous que les hélices tournent dans le bon sens, à savoir dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. L'autre sens, c'est pour l'hiver!

Se faire de l'ombre

Ceux qui ont déjà baroudé dans les pays du sud de l'Europe auront sûrement noté qu'après-midis chauds riment avec volets clos. Bien qu'ils soient plus rares au Québec, rien n'empêche d'installer des volets - de type roulant, par exemple - ou des stores vénitiens qui empêcheront le soleil de faire de votre logis une fournaise.

Des rideaux épais, de préférence blancs pour ne pas engranger la chaleur, hériteront de la même fonction. Il est possible de les mouiller légèrement pour humidifier l'atmosphère si l'air est trop sec - travail dont peut également se charger un humidificateur.

Des plantes, tout naturellement

Pour joindre l'esthétique à l'agréable, on peut compter sur les végétaux afin de créer des ombrages, en plaçant des plantes à larges feuilles à proximité des fenêtres. En outre, elles assainiront l'air et favoriseront son rafraîchissement. Mieux encore, des arbres plantés devant les ouvertures constitueront d'excellents parasols naturels.

Des solutions structurelles

Aux solutions d'appoint s'ajoutent des facteurs intrinsèques à l'habitation. Une bonne isolation, si utile en hiver, change aussi la donne en été! Calfeutrez les ouvertures et installez des vitres de bonne qualité, teintées au besoin, pour conserver l'air frais.

La couleur des murs et du toit (plus ils sont clairs, mieux ce sera), ainsi que l'orientation des fenêtres influent également sur la température des pièces. À considérer en cas de construction ou lors de rénovations.

Ménager la chèvre et le chaud

«Dans les centres urbains, à proximité des îlots de chaleur, il peut être justifié d'avoir recours à la climatisation, particulièrement pour de jeunes enfants et des personnes âgées, rappelle M. Cosgrove. Mais il ne faut pas oublier que des solutions hybrides existent.»

Le directeur d'Écohabitation fait référence au système de thermopompe dite «split», dont certains modèles peuvent capter la chaleur pour la transmettre au chauffe-eau. «C'est un concept prometteur que nous sommes en train de tester au Québec, et qui permet d'obtenir une climatisation d'énergie neutre», dit M. Cosgrove.

Il s'agit en revanche d'un investissement à long terme, puisque l'appareil peut coûter plus de 3000$, que rembourseront peu à peu les économies sur les factures énergétiques annuelles.