Sorti voilà 23 ans, DOOM aura été le père fondateur d'un genre. Ces jeux, premièrement baptisés Doom-Like, sont maintenant ce que l'on nomme des FPS (jeux de tir à la première personne). Après deux suites, dont un détour vers le genre « survie » avec DOOM 3, le studio iD Software revient aux sources avec un reboot bien brutal.

Oubliez le scénario. Bien que l'on tente quelque peu de nous en servir un pendant la première moitié de la campagne solo, l'histoire de DOOM est bien mince. On y interprète un marine (Doomguy) devant exterminer les monstres sortis de l'enfer après l'échec d'une expérience sur Mars. Bref, iD Software respecte à la lettre le cheminement du premier DOOM. Notre périple nous mènera des décors d'une base spatiale à celui d'un enfer digne d'une pochette de heavy metal des années 90 tout en passant par la surface de Mars. Tout cela parsemé de clins d'oeil et d'objets à collectionner.

ENCORE PLUS GORE QU'AUPARAVANT

C'est un beau prétexte pour bourrer de plomb une quantité phénoménale de monstres démoniaques. De ce côté, DOOM reste fidèle à ses fibres rétro. Extrêmement nerveux et brutal, le jeu de tir demande d'être constamment en mouvement et de tirer tous azimuts. Le bestiaire classique est également respecté et son intelligence artificielle est d'ailleurs bien pensée afin de nous donner du fil à retordre.

Les neuf armes classiques, fusil à pompe, fusil à plasma, mitraillette lourde, etc., sont toutes présentes. Ces armes peuvent maintenant être améliorées avec deux styles de tirs secondaires. Touche de modernité, le joueur peut améliorer son personnage au cours de la partie.

Question d'être bien dans la thématique gore, la tronçonneuse fait un retour. Elle permet, si elle a assez d'essence, de découper une créature en deux. S'ajoute à cela le Glory-kill. Une compétence qui permet, lorsque l'ennemi a perdu assez de points de vie, d'arracher, entre autres, le coeur d'un ennemi pour le lui faire avaler.

C'est brutal, survitaminé, défoulant et hautement amusant.

Un effet qui s'estompe aux trois quarts de la campagne environ (huit heures de jeu). D'une part, parce que l'architecture de niveau de la seconde moitié du jeu s'avère plus paresseuse. De l'autre, parce que la structure rythmique des combats est répétitive. Elle se dévoile en deux temps : une pause d'exploration suivie d'un espace plus intense où nous affrontons des hordes d'ennemis.

UN MODE MULTIJOUEURS EFFRÉNÉ

Sans réinventer le genre, Doom propose également un mode multijoueurs. Ceux qui ont aimé les Quake et autres jeux de tir nerveux et rapides s'y retrouveront. Six modes classiques sont offerts. Malheureusement, l'architecture de niveau n'est pas à la hauteur et les affrontements sont plutôt lassants. Il y a tout de même de bonnes idées. Le mode sentier de guerre, par exemple, demande de contrôler une zone mobile. Et encore, une rune permet, à qui la possède en premier, de se transformer en démon. S'ensuit une jouabilité asymétrique intéressante qui peut s'avérer décisive pour la victoire.

Le SnapMap, une application extrêmement conviviale d'édition de niveau, permettra de son côté une bonne durée de vie au mode multijoueurs. Si la communauté embarque, bien sûr.

DOIT-ON Y JOUER ? OUI

Sans être d'une vaste générosité en contenus et d'une grande originalité, ce DOOM est exactement ce à quoi l'on pouvait s'attendre d'un reboot. Il respecte l'âme brutale et viscérale ainsi que l'univers rétro du premier titre tout en étant graphiquement moderne. Il n'en fallait pas plus.

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Concepteur : iD Software

Éditeur : Bethesda 

Plateformes : PC, PS4, Xbox One 

Cote : M (17+) 

En français 

79,99 $

3,5 étoiles sur 5