La coalition sous commandement saoudien intervenant au Yémen a rejeté mercredi les conclusions d'un rapport d'une mission d'experts de l'ONU selon lesquelles toutes les parties prenantes au conflit ont potentiellement commis des « crimes de guerre ».

« Nous soulignons les inexactitudes dans le rapport et son parti pris », a affirmé la coalition dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle saoudienne SPA.

« Le rapport ne mentionne pas le rôle de l'Iran dans la poursuite de la guerre [...] et son soutien continu aux [rebelles] Houthis » que combattent les forces du président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par la coalition, ajoute-t-on.

Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du territoire yéménite, dont la capitale Sanaa, sont appuyés par l'Iran, mais Téhéran nie toute aide militaire.

Le groupe d'experts mandaté par l'ONU a indiqué mardi que tous les acteurs du conflit au Yémen avait commis « un nombre considérable de violations du droit international ».

Plusieurs de ces violations pourraient être considérées comme des « crimes de guerre », indique le rapport, évoquant la généralisation des détentions arbitraires, de la torture et du viol.

Le rapport souligne que les frappes de la coalition sous commandement saoudien qui intervient au Yémen depuis mars 2015 « ont causé le plus de victimes civiles directes », touchant des zones résidentielles, des marchés et des installations médicales.

Les experts de l'ONU ont fait part de leur « vive préoccupation sur le procédé de ciblage de la coalition », pointant plusieurs cas où aucune cible militaire apparente ne se trouvait dans la zone des attaques.

La coalition a été accusée à plusieurs reprises de « bavures » contre des civils. Elle a admis sa responsabilité dans certains raids, mais elle accuse régulièrement les Houthis de se mêler aux civils et de recruter des enfants.

Le 9 août, un raid aérien attribué à la coalition dans la province de Saada, fief des rebelles, avait frappé un bus qui transportait des enfants, tuant 40 d'entre eux.

Depuis mars 2015, le conflit a fait plus de 10 000 morts et provoqué la pire crise humanitaire du monde, selon l'ONU. Quelque 6600 civils font partie des morts, a indiqué mardi le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de la personne.

L'ONU a convoqué des pourparlers sur le Yémen le 6 septembre à Genève, alors que jusque-là toutes les tentatives de réglement politique ont échoué.