Les responsables palestiniens ont rejeté mercredi une apparente ouverture du président américain Donald Trump qui leur a promis «quelque chose de très bien» en compensation de la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël.

M. Trump a annoncé en décembre sa décision, controversée, de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade des États-Unis, jusqu'alors à Tel-Aviv.

Cette décision était la bonne parce que, «chaque fois qu'il y a eu des discussions de paix (entre Israéliens et Palestiniens), elles n'ont jamais passé le cap de Jérusalem», a dit mardi le président américain lors d'une réunion publique en Virginie occidentale.

À présent, «nous avons retiré ce sujet de la table», a-t-il dit en parlant de l'une des questions les plus épineuses en vue d'une solution au conflit.

Cette rupture unilatérale avec des décennies de consensus international a suscité une large réprobation à l'étranger. Elle a ulcéré les Palestiniens pour qui elle nie leur revendication à faire de Jérusalem-Est, annexée et occupée par Israël, la capitale de l'État auquel ils aspirent. L'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem le 14 mai a coïncidé avec des violences dans la bande de Gaza qui ont fait au moins 63 morts palestiniens.

Les Palestiniens estiment que les États-Unis se sont discrédités alors que, depuis des mois, l'administration Trump fait miroiter un plan pour la paix.

«Vous savez quoi ? Israël va désormais devoir payer un prix plus élevé dans les négociations parce qu'ils (les Israéliens) ont obtenu quelque chose de très gros», a dit M. Trump.

Les Palestiniens «obtiendront quelque chose de très bien parce que, maintenant, c'est leur tour», a-t-il ajouté.

Les propos de M. Trump sont «le prolongement de la politique américaine au profit d'Israël», a dit, selon l'agence Wafa, Ahmad al-Tamimi, un haut responsable de la direction palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

En visite à Jérusalem, le conseiller de M. Trump à la sécurité nationale, John Bolton, a dit espérer que les Palestiniens surmonteraient leur rancoeur.

M. Trump, «en tant qu'expert des marchés, des tractations» s'attendrait «à ce que les Palestiniens disent: «OK, très bien, on n'a pas obtenu ça, donc on veut autre chose, voyons voir comment nous y prendre»», a dit M. Bolton à la presse.

Saëb Erekat, autre haut responsable palestinien, a jugé ces propos «absurdes». «On ne peut pas parler de paix sans Jérusalem pour capitale d'un État palestinien indépendant», a-t-il dit dans un communiqué.

La direction palestinienne refuse depuis décembre tout contact avec les officiels américains. M. Bolton a dit que «beaucoup de consultations» restaient en cours sur les propositions de paix américaines qui se font toujours attendre. «Il n'y a pas de décision quant à la date à laquelle tous les détails du plan seront annoncés», a-t-il dit.