Des milliers de personnes sont attendues jeudi à Jérusalem pour la 17e édition de la Gay Pride dans la ville sainte, qui se tiendra sous haute surveillance policière.

«Nous n'autoriserons aucun trouble à l'ordre public et assurerons la sécurité de la marche et de ses participants», a annoncé la police israélienne dans un communiqué.

Le centre de Jérusalem sera fermé à la circulation et les participants seront fouillés, le spectre du meurtre d'une adolescente de 16 ans, poignardée à mort par un juif ultra-orthodoxe lors de l'édition de 2015, restant très présent dans les esprits.

Cette agression avait créé une polémique sur les dispositifs de sécurité mis en place à l'occasion de la Gay Pride, le meurtrier Yshaï Shlissel ayant été libéré de prison quelques semaines avant son meurtre, après avoir purgé une peine pour avoir blessé trois personnes lors de l'édition de 2005 de cet événement.

Le contexte est particulièrement tendu cette année, après que des milliers d'Israéliens ont manifesté le 22 juillet contre une loi excluant les couples de même sexe du droit à recourir à la gestation pour autrui (GPA).

Israël est considéré comme un pays pionnier en termes de droits des gays et lesbiennes, mais l'homosexualité demeure un tabou dans les milieux religieux, très influents au sein du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, considéré comme le plus à droite de l'histoire de l'État hébreu.

Des rabbins ultra-orthodoxes et nationalistes, qui condamnent la Gay Pride et les revendications de la communauté LGBT, ont par ailleurs appelé à une contre-manifestation sous le titre «Être un peuple normal sur notre terre».

La «Marche pour la fierté et la tolérance» est notamment organisée par des associations LGBT qui viennent en aide aux juifs religieux homosexuels qui sont souvent rejetés par leurs familles et leur communauté.