Le premier ministre irakien Haider al-Abadi et le dirigeant nationaliste Moqtada Sadr ont annoncé samedi à Najaf une alliance en vue de former un gouvernement, alors que la plus haute autorité constitutionnelle a demandé un nouveau décompte des voix.

M. Abadi, dont la liste s'est placée en troisième position avec 42 sièges, s'est rendu dans la ville sainte chiite pour y rencontrer Moqtada Sadr dont la liste constituée avec les communistes est arrivée en tête avec 54 sièges.

À l'issue de trois heures de discussion, les deux hommes ont publié un communiqué où ils affirment « avoir constitué une alliance qui transcende le confessionnalisme afin d'accélérer la formation d'un prochain gouvernement fort et de s'entendre sur les principes qui servent les aspirations de notre peuple dans tous les domaines ».

Selon une source proche de « La marche pour les réformes », la liste de Moqtada Sadr, la question la plus épineuse demeure celle du poste de premier ministre que Haider al-Abadi voudrait conserver alors que les autres listes arrivées avant lui contestent.

Le communiqué ne fait aucune mention d'une autre union nouée il y a plus d'une semaine par Moqtada Sadr avec l'Alliance de la Conquête, dirigée par Hadi al-Ameri, qui passe pour être l'homme de Téhéran à Bagdad, et qui détient 47 sièges.

Il ne fait pas non plus mention de l'accord de coalition plus ancien avec la liste al-Hikma du dignitaire chiite Ammar al-Hakim (19 sièges) et avec celle du laïc Iyad Allawi, qui compte de nombreuses figures sunnites (21 sièges).

Beaucoup d'incertitudes demeurent encore, mais si toutes ces forces se réunissaient elles récolteraient 183 sièges soit la majorité absolue dans un Parlement qui compte 329 sièges.