Le régime du président syrien Bachar al-Assad «n'est plus à l'abri» de représailles, a mis en garde jeudi le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, en visite à Londres.

«Je pense que M. Assad devrait prendre ceci en considération (...) Maintenant que la guerre est finie, que Daech (le groupe État islamique) est fini et qu'il invite l'Iran ou lui permet de venir avec l'intention d'attaquer Israël, de potentiellement détruire Israël à partir du territoire syrien, il n'est plus à l'abri, son régime n'est plus à l'abri», a dit M. Nétanyahou au cours d'une rencontre avec la presse au centre de réflexion londonien Policy Exchange.

«S'il nous tire dessus, comme nous venons de le démontrer, nous détruirons ses forces», a-t-il ajouté.

Le 10 mai, Israël a procédé à des dizaines de raids aériens meurtriers contre des cibles présentées comme iraniennes en Syrie, affirmant riposter à des tirs de roquettes iraniennes contre la partie du plateau du Golan sous son contrôle.

«Je pense qu'il y a une nouvelle approche qui doit être adoptée et la Syrie doit comprendre qu'Israël ne permettra pas l'enracinement militaire iranien en Syrie contre Israël. Et les conséquences ne seront pas que pour les forces iraniennes, mais pour le régime d'Assad aussi», a prévenu Benyamin Nétanyahou.

«Je pense que c'est quelque chose qu'il (Bachar al-Assad) doit très sérieusement prendre en considération», a encore dit le dirigeant israélien.

Mercredi, M. Nétanyahou, en tournée à Berlin, Paris et Londres pour tenter de créer un front commun contre l'Iran, avait rencontré la première ministre britannique Theresa May.

Au cours de leur entretien, Mme May a renouvelé son soutien à l'accord nucléaire iranien, que les États-Unis ont décidé de quitter début mai, affirmant qu'«avec la France et l'Allemagne, le Royaume-Uni continue de croire que c'est la meilleure façon d'empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire».

«Nous y resterons engagés tant que l'Iran respectera ses obligations», a-t-elle ajouté.

Mais pour M. Nétanyahou, «cet accord est terminé» depuis la minute où les États-Unis ont décidé de s'en retirer.

«Lorsque vous êtes une entreprise européenne ou asiatique ou n'importe quelle entreprise et que vous devez choisir entre faire des affaires avec l'Iran ou les États-Unis, la réponse coule de source», a-t-il dit jeudi.