Vladimir Poutine a déclaré mercredi vouloir «chercher des solutions» au Moyen-Orient avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou lors d'une rencontre au Kremlin entre les deux hommes, au lendemain du retrait des États-Unis de l'accord nucléaire iranien.

Évoquant la situation au Moyen-Orient, le président russe a estimé qu'elle était «malheureusement très grave». «J'espère que nous allons non seulement en discuter, mais aussi chercher des solutions», a déclaré le président russe, selon un communiqué du Kremlin.

Benyamin Nétanyahou, cité dans le même communiqué, a déclaré que les deux dirigeants allaient «réfléchir ensemble à la manière d'agir afin de parer les menaces qui existent d'une façon responsable et raisonnable».

«C'est difficile à croire, mais 73 ans après l'Holocauste, nous avons au Moyen-Orient un pays, l'Iran, qui appelle ouvertement à la destruction d'Israël», a-t-il ajouté.

«Au cours de ces discussions, j'ai présenté notre opinion sur des problèmes incluant les archives nucléaires secrètes de l'Iran et, bien sûr, les problèmes de tension actuelle», a déclaré Benyamin Nétanyahou dans un communiqué publié après la rencontre, répétant que l'Iran veut déployer des armes en Syrie pour menacer Israël.

Donald Trump a annoncé mardi le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, conclu entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), plus l'Allemagne.

La diplomatie russe s'est dite mardi soir «profondément déçue par la décision du président américain de sortir unilatéralement» de l'accord et de «rétablir les sanctions américaines envers l'Iran». Israël est un opposant acharné de cet accord nucléaire avec l'Iran.

MM. Poutine et Nétanyahou ont assisté ensemble mercredi matin à la parade militaire organisée dans les rues de Moscou pour célébrer le 73e anniversaire de la victoire sur l'Union soviétique.

Entre les deux, Vladimir Poutine a présidé une réunion du Conseil de sécurité de Russie.

«La situation (...) après l'annonce par les États-Unis de leur retrait de l'accord sur le nucléaire iranien a été abordée», a indiqué le Kremlin dans un communiqué, précisant que les participants ont exprimé «leur inquiétude profonde» et «souligné encore une fois l'importance de ce document».

Le premier ministre Dmitri Medvedev, les ministres de la Défense Serguï Choïgou et des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ainsi que les patrons des services spéciaux (FSB) Alexandre Bortnikov et du renseignement extérieur (SVR) Sergueï Narychkine ont participé à la réunion du Conseil de sécurité de Russie.

La frappe aérienne israélienne en Syrie, mardi soir, a été évoquée lors de cette réunion, selon le communiqué du Kremlin. Une frappe nocturne attribuée à Israël près de Damas a tué 15 combattants prorégime étrangers dont 8 Iraniens, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).