L'Arabie saoudite a intercepté mercredi un missile balistique tiré vers sa capitale par les rebelles au Yémen voisin et neutralisé deux autres missiles et drones dans le sud du royaume, selon un porte-parole militaire.

Il s'agit des dernières attaques en date lancées par les rebelles Houthis soutenus par l'Iran contre le territoire saoudien. Depuis mars 2015, l'Arabie saoudite dirige une coalition de plusieurs pays qui intervient militairement au Yémen pour aider le pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi face aux Houthis qui se sont emparés de vastes régions du pays.

L'Arabie saoudite accuse l'Iran, son principal rival dans la région, d'armer les Houthis, ce qu'il dément.

«Un missile iranien balistique tiré de la région de Saada vers Riyad a été intercepté avec succès par la défense antiaérienne», a affirmé le colonel saoudien Turki Al-Maliki, porte-parole de la coalition militaire. Saada est le fief des Houthis dans le nord du Yémen.

En outre, l'armée saoudienne a abattu deux drones dans le sud de l'Arabie saoudite, dont l'un visait l'aéroport international d'Abha dans la province d'Assir, ce qui a entraîné une suspension temporaire du trafic aérien, a ajouté le porte-parole. L'autre a approché une cible «civile» dans la province de Jazane.

Le porte-parole saoudien a averti que la coalition allait riposter de «manière ferme» aux attaques des Houthis.

Au Yémen, les Houthis, qui contrôlent notamment la capitale Sanaa, ont affirmé, par le truchement de leur chaîne de télévision Al-Masirah, qu'ils avaient lancé une «grande attaque balistique» sur différentes régions et cibles en Arabie saoudite, dont le ministère de la Défense à Riyad, un bâtiment de la compagnie pétrolière publique Aramco à Najrane et une cité économique à Jazane.

Ils ont aussi affirmé avoir utilisé des drones vers l'aéroport d'Abha et un site d'Aramco à Jazane.

Dans une déclaration, Aramco a toutefois affirmé que ses «installations, y compris celles de Jazane, fonctionnent normalement et en toute sécurité».

Les nouveaux tirs sont intervenus deux jours après qu'un haut responsable rebelle, Saleh al-Sammad, a proclamé 2018 «l'année balistique par excellence», en allusion aux tirs contre le royaume saoudien.

«À chaque fois que nous serons bombardés, nous ciblerons une installation saoudienne», a averti un porte-parole militaire Houthi, Charaf Louqman.

Les rebelles Houthis ont tiré depuis novembre plusieurs missiles sur l'Arabie saoudite, qui ont tous été interceptés. Le dernier incident de ce genre datait du 26 mars quand la défense anti-aérienne saoudienne avait annoncé avoir intercepté un missile au-dessus de Riyad.

L'Iran et l'Arabie saoudite sont les deux grands rivaux régionaux au Moyen-Orient et se mènent une féroce lutte d'influence.

La guerre au Yémen, qui a fait près de 10 000 morts depuis 2015, a parfois débordé au-delà des frontière vers le territoire du voisin saoudien, avec des tirs de missiles ou de roquettes de la part des rebelles Houthis.

Elle a provoqué «la pire crise humanitaire au monde», selon l'ONU.

Les deux camps ont été accusés de violations du droit humanitaire, par les défenseurs des droits de l'Homme.