Une conférence de donateurs a donné son feu vert mardi à un projet d'usine de dessalement, d'un montant de 456 millions d'euros (731 millions de dollars), pour alimenter en eau douce la bande de Gaza, un territoire palestinien sous blocus confronté à une grave crise humanitaire.

Cette usine doit fournir de l'eau potable aux deux millions de Gazaouis afin d'assurer «une solution durable à la pénurie chronique d'eau et à la crise humanitaire dans la bande de Gaza», selon un communiqué de l'Union pour la Méditerranée (UpM), un forum de coopération régionale qui réunit les 28 membres de l'UE et 15 pays du sud et de l'est de la Méditerranée.

L'engagement financier des donateurs doit couvrir plus de 80% du coût total du projet, qualifié de «plus grand projet d'infrastructures de la bande de Gaza», précise le texte diffusé à l'issue d'une conférence internationale de bailleurs de fonds à Bruxelles, dont la Banque islamique de développement (BID), la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque mondiale (BM).

Cette conférence s'est déroulée sous les auspices de la Commission européenne, de l'Autorité palestinienne et de l'UpM, dont la construction d'une usine de dessalement de 55 millions de mètres cubes à Gaza est un projet phare depuis juin 2011.

«L'ensemble du programme aura un impact direct sur la santé publique», a souligné Miguel Garcia-Herraiz, secrétaire général adjoint de l'UpM pour l'Eau et l'Environnement.

Plus de 95% de l'eau à Gaza est impropre à la consommation en raison du pompage excessif de la nappe aquifère.

De son côté, le ministre palestinien de l'Eau, Mazen Ghunaim, cité dans le communiqué, a mis en avant «le besoin pressant d'aider à la stabilisation socio-économique pour les deux millions de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza dans des conditions environnementales et sanitaires inacceptables».

Contrôlée depuis 2007 par le mouvement islamiste Hamas, la bande de Gaza, une étroite enclave surpeuplée sous blocus israélien et égyptien, est en proie à un marasme socio-économique, notamment à d'incessantes pénuries d'eau et d'électricité.

Au plan politique, lors d'une réunion du comité de liaison ad hoc (AHLC) pour l'assistance aux Palestiniens, qui s'est déroulée parallèlement à la conférence des donateurs, la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini a estimé que «la perspective économique restera probablement des plus sombres sans un véritable progrès vers la réunification de la Cisjordanie et de Gaza».

«Il n'y a pas d'État de Palestine sans Gaza ni avec Gaza seule», a plaidé Mme Mogherini, en soulignant que «l'unité palestinienne» était un «élément important pour parvenir à la solution à deux États (Israël et Palestine)».

Mais le processus de réconciliation entre le Hamas à Gaza et l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui administre certaines zones de Cisjordanie, est moribond.