Le mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza a annoncé mercredi la création d'une commission d'enquête «de haut niveau» sur l'attentat contre le premier ministre de l'Autorité palestinienne Rami Hamdallah la veille dans le territoire.

L'attentat à la bombe a eu lieu juste après l'entrée dans l'enclave palestinienne d'un convoi dans lequel se trouvaient M. Hamdallah et l'influent chef du renseignement Majid Faraj, tous deux sortis indemnes de la déflagration.

Le ministère de l'Intérieur gazaoui a déclaré avoir mis en place une «commission d'enquête de haut niveau» sur cet acte. Plusieurs suspects ont été interrogés, a-t-il ajouté dans un communiqué sans fournir plus de détails sur les investigations.

Sept personnes ont été blessées légèrement dans l'attentat qui n'a pas été revendiqué.

Un ministre du gouvernement de M. Hamdallah a déclaré à la radio Voix de la Palestine que deux engins de 15 kilos avaient été disposés le long de la route, et que le second n'avait pas explosé.

L'attaque représente un nouveau coup dur à l'effort de réconciliation entre les deux formations rivales palestiniennes, le Hamas et l'Autorité palestinienne de M. Abbas.

Après des années de dissensions dévastatrices, le Hamas, qui avait pris le contrôle de Gaza en 2007, avait accepté en octobre au Caire de rétrocéder les pouvoirs à l'Autorité.

Cependant, malgré l'importance des enjeux, les deux frères ennemis se sont montrés à nouveau incapables de surmonter leurs divisions, et l'accord du Caire est resté largement lettre morte.

Un haut responsable de l'Autorité palestinienne a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat que, sur ordre du président Abbas, aucun membre du gouvernement, basé en Cisjordanie occupée, ne se rendrait jusqu'à nouvel ordre dans la bande de Gaza «en raison des problèmes de sécurité».

Les responsables palestiniens ont dit tenir le Hamas pour responsable de l'attentat, en tant que force gouvernante dans la bande de Gaza, sans pour autant le désigner comme auteur de l'attaque.

Jamal al-Fadi, un politologue vivant à Gaza, a déclaré à l'AFP que le but de l'attentat était de «saboter toute chance de réconciliation».

Selon lui, les principaux suspects sont ceux qui ont intérêt à maintenir la scission.

«Cela pourrait être un groupe qui a fait sécession du Hamas pour des raisons idéologiques, comme un groupe militant salafiste», a-t-il dit. Des groupes islamistes radicaux contestent régulièrement l'autorité du Hamas à Gaza.