Les États-Unis saluent la déclaration finale du Processus de Kaboul sur la paix en Afghanistan, mais maintiendront la pression sur les taliban tant que les pourparlers n'auront pas abouti, a prévenu jeudi l'ambassadeur américain à Kaboul.

Dans une première réaction américaine à la conférence qui a réuni mercredi les représentants d'une vingtaine de pays, dont les États-Unis ainsi que l'ONU, l'ambassadeur John R. Bass a salué «la position courageuse» du président Ashraf Ghani et «son engagement en faveur d'un règlement pacifique via des pourparlers», après 17 ans de conflit entre le gouvernement soutenu par les Américains et les insurgés.

«Nous réitérons notre appel aux taliban à entamer des pourparlers directs avec le gouvernement afghan, sans condition préalable», a insisté M. Bass. «Nous les avons appelés à cesser la violence et nous attendons tous leur réponse» à la déclaration finale de la conférence, signée par tous les participants.

«Les taliban sentent davantage de pression sur-le-champ de bataille et sur leurs activités de financement via les revenus de la drogue. Avec cet appel commun, ils sentent aussi maintenant davantage de pression de la part de nombreux acteurs de la région», a estimé l'ambassadeur qui s'exprimait devant les correspondants étrangers à Kaboul.

«Mais tant que nous ne verrons pas de résultat, nous continuerons de soutenir les forces afghanes», a-t-il indiqué.

Depuis novembre, l'armée américaine a multiplié les raids aériens contre des positions des taliban, leurs camps d'entraînement et leurs laboratoires d'héroïne, importante source de revenus.

Ashraf Ghani a proposé mercredi des pourparlers de paix sous conditions aux taliban, qui ont refusé jusqu'ici de reconnaître le pouvoir de Kaboul et annoncé vouloir «discuter directement» avec les États-Unis.

Dans une première réaction, ils ont estimé qu'accepter cette offre s'apparenterait «à une reddition».

Pour l'ambassadeur Bass, au contraire, «il s'agit d'une étape importante montrant que tous les pays de la région veulent une solution au conflit et que tous sont prêts à aider», y compris le Pakistan, régulièrement accusé de soutenir les insurgés.

Cette offre de paix survient un mois après une vague d'attentats meurtriers qui ont frappé Kaboul fin janvier.

Il s'agissait de la deuxième réunion du Processus de Kaboul, initié en juin dernier par M. Ghani.