Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi, au début d'une rencontre à Moscou avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas, s'être entretenu par téléphone avec Donald Trump du conflit israélo-palestinien.

«Je viens de m'entretenir avec le président américain Trump. Évidemment, nous avons parlé du conflit israélo-palestinien», a-t-il déclaré à M. Abbas.

La «situation est désormais très éloignée de celle que nous voudrions tous voir», a ajouté le président russe, assurant «avoir toujours soutenu le peuple palestinien».

«Il est très important pour nous de connaître votre opinion personnelle pour mettre les pendules à l'heure et mettre en place des approches communes pour résoudre ce problème», a-t-il affirmé.

La Maison-Blanche a pour sa part expliqué dans un communiqué que, informé par M. Poutine de sa prochaine rencontre avec M. Abbas, le président américain avait dit que «le temps est venu d'oeuvrer vers un accord de paix durable».

Par ailleurs, selon l'exécutif américain, les deux présidents ont abordé «d'autres sujets d'intérêts communs et le président Trump a répété l'importance d'effectuer des actions supplémentaires pour assurer la dénucléarisation de la Corée du Nord».

La visite en Russie de M. Abbas, qui intervient deux semaines après celle du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, vise à s'assurer auprès de Vladimir Poutine du soutien de Moscou face à Washington.

Depuis la reconnaissance par Washington fin 2017 de Jérusalem en tant que capitale d'Israël, Mahmoud Abbas refuse tout contact avec le gouvernement de Donald Trump.

«Vu l'atmosphère créée par les actions des États-Unis, nous (...) refusons toute coopération avec les États-Unis en tant que médiateur», a insisté M. Abbas auprès de M. Poutine, selon la traduction en russe de ses propos.

«En cas de rencontre internationale, nous demandons que les États-Unis ne soient pas les seuls médiateurs mais fassent seulement partie des médiateurs», a-t-il ajouté.

Les Palestiniens voient dans la décision américaine, en rupture avec des décennies de diplomatie, un déni de leurs revendications sur Jérusalem-Est annexée et occupée.

La direction palestinienne a ainsi qualifié lundi les projets israéliens d'annexion de colonies en Cisjordanie occupée de «vol de terres organisé», avec la «complicité» de l'administration Trump.

Mahmoud Abbas, qui doit s'exprimer devant le Conseil de sécurité de l'ONU le 20 février, a promis à son peuple d'oeuvrer à la reconnaissance à part entière d'un État de Palestine par les Nations unies.

Le 29 novembre 2012, la Palestine est devenue un «État observateur non membre» de l'ONU, lors d'un vote historique à l'Assemblée générale. Fort de ce nouveau statut, l'État de Palestine a intégré des agences de l'ONU et a rejoint la Cour pénale internationale (CPI).

Mais la Palestine n'est pas encore devenue membre à part entière de l'ONU bien qu'elle soit reconnue par plus de 130 pays.