Un tremblement de terre de magnitude 5,2 a été ressenti mercredi soir à Téhéran et dans plusieurs provinces du nord de l'Iran, mais la secousse ne semblait pas avoir fait de dégâts majeurs ni de victimes selon les premières informations disponibles.

Selon le Centre sismologique de l'Université de Téhéran, le séisme est survenu peu avant 23h30. Son épicentre a été localisé à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale iranienne, qui compte quelque 8,5 millions d'habitants. Le tremblement de terre a été ressenti pendant une dizaine de secondes à Téhéran.

Bravant la forte pollution qui rend l'air difficilement respirable depuis quatre jours à Téhéran, des centaines d'habitants de la capitale sont sortis dans les rues, immédiatement après la secousse afin de ne pas se retrouver piégés chez eux en cas de réplique.

Vers 01h00 du matin, les autorités n'avaient recensé aucun dégât ou victime et le calme était revenu dans la capitale après la poussée d'adrénaline provoquée par le séisme. L'agence Fars a fait état d'une voiture coincée dans un glissement de terrain.

«Ma femme a paniqué» 

Selon la télévision publique iranienne, le séisme a été ressenti dans les provinces de Téhéran, Alborz, Qom, Ghazvin, Mazandaran et Markazi, dans le nord de l'Iran.

Rassurés par la tournure prise par les événements, nombre de Téhéranais sont finalement rentrés se coucher chez eux, mais d'autres, prudents, préféraient passer la nuit dehors. Selon l'agence officielle Irna, les autorités ont ouvert des stades pour les gens qui voudraient y dormir.

Dans le quartier Apadana, dans le centre de la capitale, une cinquantaine de personne occupaient un petit parc public à une heure où la place appartient généralement aux rares propriétaires de chiens du quartier.

Emmitouflés dans des manteaux ou des couvertures alors que la température est descendue à 7 degrés, certains occupent les bancs du parc. D'autres se serrent dans des voitures.

Behnam Rahmani, 45 ans est là avec des amis de passage qu'il hébergeait chez lui. «Depuis vingt ans, les dirigeants avertissent que toute la ville sera détruite en cas de tremblement de terre. Qu'ont-ils fait pour empêcher un tel drame?» demande-t-il.

«Notre maison a tremblé. Ma femme a paniqué», raconte Roohi Deris, 43 ans, qui juge préférable de passer la nuit dehors avec son épouse et ses deux enfants.

Les conversations se poursuivent et vont bon train. Mêmes scènes et même ambiance place Tajrish, dans le nord de la capitale. Trois fumeurs grillent une cigarette en bougeant pour se protéger du froid pendant que des éboueurs font leur tournée, comme si de rien était.

Net regain d'activité 

Situé aux confins de plusieurs plaques tectoniques et traversé par plusieurs failles, l'Iran est une zone de forte activité sismique. Et un net regain d'activité a été observé depuis deux mois.

Le 12 novembre, un séisme de magnitude 7,3 avait fait 620 morts et plus de 12 000 blessés dans la province de Kermanshah. La catastrophe avait également fait 8 morts en Irak.

Les grands tremblements de terre récents restent ancrés dans la mémoire collective iranienne.

En décembre 2003, un séisme avait anéanti la ville historique de Bam en Iran, dans la province de Kerman. Au moins 31 000 personnes avaient été tuées.

En avril 2013, l'Iran avait subi à quelques jours d'intervalle deux séismes de magnitude 6,4 puis 7,7, la plus forte secousse depuis 1957 dans ce pays. Ils avaient fait une quarantaine de morts en Iran et autant au Pakistan voisin.

En juin 1990, un séisme d'une magnitude de 7,4 en Iran près de la mer Caspienne avait fait 40 000 morts, plus de 300 000 blessés et 500 000 sans-abri. En quelques secondes, une superficie de 2100 km2, comprenant 27 villes et 1871 villages repartis sur les provinces de Ghilan et de Zandjan, avait été dévastée.