Les forces armées de la coalition déployée en Irak affirment progresser plus rapidement que prévu dans leur combat contre Daech (groupe armé État islamique), mais ce succès inattendu est assombri par la crainte du déclenchement d'une guerre civile.

La guerre de mots entre Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan irakien à la suite du référendum sur l'indépendance du mois dernier fait craindre le pire.

Bagdad s'est opposée au référendum et a depuis interdit tous les vols internationaux à destination de la région autonome. Le gouvernement central menace même de combattre les Kurdes pour prendre le contrôle du territoire riche en pétrole.

En réponse, les Kurdes ont brièvement barré la route principale qui rattache le nord du pays à Bagdad, mardi, à la suite d'information au sujet d'une possible attaque de l'Irak et de la milice des forces chiites.

La menace d'une guerre civile en Irak prend de plus en plus d'ampleur.

Le brigadier général Craig Aitchison, un Canadien qui vient en aide à toutes les forces de terrain de la coalition déployée en Irak pour combattre Daech, admet qu'il faut suivre la situation de près.

Selon ce militaire haut gradé, il ne s'agit que de discours pour le moment, mais la coalition demeure aux aguets pour ne pas qu'un nouveau conflit vienne s'ajouter au premier.

Craig Aitchison ne veut pas trop s'avancer sur ce que ferait la coalition si des combats devaient éclater entre les Kurdes et les Irakiens, mais il a dit croire qu'elle n'appuierait aucun des deux camps.

«Nous avons des plans de contingence pour une foule d'éventualités, mais j'espère qu'on n'en arrivera pas là. J'espère qu'ils peuvent résoudre leur différend politique à l'amiable», a-t-il commenté en entrevue à La Presse canadienne.

Le premier ministre d'Irak, Haider al-Abadi, a laissé entendre mardi qu'il pourrait demander à la coalition de quitter la région du Kurdistan irakien, voire l'Irak en entier.

Le Canada n'a pas pris position dans le cadre du référendum kurde, même si plusieurs autres pays dont les États-Unis, l'Iran, la Turquie et même les Nations unies ont manifesté leur opposition.

Daech écrasé en Irak

Mardi, l'armée irakienne a déclaré avoir repris le contrôle de la ville de Hawija et de ses environs après trois semaines de combat. Une victoire qui vient déloger Daech de son dernier important bastion en Irak.

Il ne resterait donc plus qu'une petite enclave près de la frontière syrienne où l'organisation terroriste serait toujours en position de force.

Le brigadier général Craig Aitchison a révélé que la bataille pour gagner Hawija, où les forces spéciales canadiennes ont contribué aux opérations, a été beaucoup plus facile que ce qui avait été anticipé.

Le militaire canadien a affirmé qu'il s'attendait à une résistance plus forte.

Selon Craig Aitchison, quelques terroristes ont pris la fuite dans le désert, mais la grande majorité s'est rendue après avoir offert une résistance symbolique.

Cette réaction des combattants de Daech semble être devenue une tendance depuis la bataille cruciale de Mossoul, en juin dernier, d'après le brigadier général.

«Notre analyse est que la colonne du califat a été brisée, les leaders ont abandonné les combattants sur le terrain. Ils sont démoralisés», témoigne l'officier militaire.