Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a dénoncé mardi les colonies «sauvages» construites en Cisjordanie occupée, contredisant ainsi apparemment les propos du premier ministre Benyamin Néthanyahou qui a exclu la veille tout démantèlement de colonies.

Israël fait une distinction entre les colonies reconnues - ayant obtenu les autorisations nécessaires, notamment du ministère de la Défense - et celles «sauvages» - érigées par des colons, sans permis -. Mais la Cisjordanie est un territoire occupé par l'État hébreu depuis 1967 et au regard du droit international, toutes les colonies sont illégales.

Cité par la radio militaire, M. Lieberman a estimé devant des journalistes que les implantations sauvages «ont provoqué d'importants dégâts pour la colonisation».

Lundi, M. Nétanyahou avait en revanche laissé entendre que les colonies étaient légitimes, sans établir de différence entre celles «légales» ou «sauvages».

«C'est notre terre. Nous sommes revenus ici (en Cisjordanie) pour rester pour de bon. On ne déracinera plus d'implantation sur la terre d'Israël», a prévenu le premier ministre lors d'un discours tenu dans une colonie de Cisjordanie.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en visite à Ramallah en Cisjordanie, a pour sa part répété mardi que la colonisation, c'est-à-dire les implantations civiles israéliennes en territoires occupés, était «illégale» au regard du droit international et constituait «un obstacle majeur» dans la recherche de la paix.

M. Lieberman a également dénoncé une loi soutenue par le gouvernement permettant à Israël de s'approprier en Cisjordanie occupée des centaines d'hectares appartenant à des propriétaires privés palestiniens afin de légaliser des colonies «sauvages». Ce texte a été gelé par la Cour suprême le 18 août.

Selon lui, cette loi permettrait de légaliser a posteriori 2000 maisons et bâtiments construits sur des terrains palestiniens, mais également «10 000 maisons» construites illégalement par des Palestiniens.

Le ministre de la Défense s'en est par ailleurs pris aux extrémistes israéliens qui se livrent à des agressions anti-palestiniennes en les qualifiant «d'anarchistes» et «d'idiots» qui portent eux aussi atteinte à la colonisation.

Depuis des années, des activistes d'extrême droite ou des colons se livrent en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés, sous le label du «prix à payer», à des agressions et des actes de vandalisme contre des Palestiniens, des Arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, ou même l'armée israélienne.