Le premier ministre israélien Benyamin Néthanyahou affirme qu'une campagne «de la gauche et de la presse visait à le renverser par un putsch», lors d'un rallye de soutien organisé par son parti le Likoud, sur fond d'enquêtes judiciaires contre lui.

«La presse s'est mobilisée dans une campagne obsessive contre ma famille et moi mais c'est vous les électeurs qui êtes visés», a-t-il affirmé sous les applaudissements des militants.

Les médias ont souligné qu'aucun premier ministre en poste sous le coup d'une enquête judiciaire n'avait organisé un rallye de soutien de cette envergure.

Plus de 3000 militants, selon les organisateurs, ont scandé «Bibi», le surnom de M. Nétanyahou, à plusieurs reprises durant son discours.

La pression judiciaire s'est considérablement accentuée vendredi sur le premier ministre avec l'annonce qu'un de ses anciens proches collaborateurs avait accepté de coopérer avec la justice dans deux affaires de corruption présumée.

L'une des enquêtes repose sur le soupçon que M. Nétanyahou aurait reçu, illégalement, des cadeaux de personnalités très riches, dont le milliardaire australien James Packer et un producteur à Hollywood, Arnon Milchan. La valeur totale de ces cadeaux a été chiffrée par les médias à des dizaines de milliers de dollars.

Une autre enquête cherche à déterminer s'il aurait essayé de conclure un accord secret avec le propriétaire du Yedioth pour une couverture positive de la part du journal, en échange de laquelle il aurait aidé à réduire les opérations d'Israel Hayom, concurrent du Yedioth.

M. Nétanyahou, 67 ans, à la tête du gouvernement depuis 2009 après un premier mandat entre 1996 et 1999, a été soupçonné à plusieurs reprises par le passé, sans être inquiété.

«Le peuple est avec nous», a-t-il répété, remerciant les militants «venus de tout le pays», accompagné par son épouse Sara, elle aussi sous le coup d'une enquête pour fraude.