Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a appelé vendredi l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe à alléger le blocus imposé au Qatar, affirmant qu'il gênait la lutte contre le groupe État islamique dans la région.

L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, l'Égypte et le Yémen ont rompu lundi leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu'ils accusent de « soutenir le terrorisme ». Le petit pays du Golfe abrite une base militaire américaine stratégique, pièce maîtresse du dispositif des États-Unis au Moyen-Orient, notamment pour intervenir en Irak et Syrie.

« Le blocus gêne l'action militaire des États-Unis dans la région et la campagne contre l'EI » (groupe État islamique, NDLR), a souligné le chef de la diplomatie américaine lors d'une brève déclaration à la presse.

Ces propos contredisent directement les déclarations d'un responsable du Pentagone faites à la presse quelques minutes avant la déclaration de Rex Tillerson.

« À ce stade, il n'y a pas eu d'impact sur nos opérations », avait déclaré le capitaine de vaisseau Jeff Davis à la presse. Interrogé peu après par un journaliste de l'AFP sur les contradictions entre ces propos, il a refusé de répondre.

Rex Tillerson a été chargé par Donald Trump de désamorcer la dispute régionale, que le secrétaire d'État a qualifiée vendredi de « préoccupante pour les États-Unis, pour la région et pour les nombreuses personnes touchées ».

« Le Qatar a un passé de soutien à des groupes qui vont de l'activisme à la violence », a-t-il affirmé, avant toutefois de souligner des efforts récents, selon lui. « L'émir du Qatar a fait des progrès pour enrayer le soutien financier et expulser les terroristes de son pays, mais il doit faire plus et il doit le faire plus rapidement. »

Rex Tillerson a d'autre part appelé l'Arabie saoudite et les pays ayant déclaré le blocus à l'alléger. « Ce blocus a des conséquences humanitaires. Nous constatons un manque de nourriture, des familles sont séparées de force et des enfants sont retirés de l'école. Nous estimons que ce sont des conséquences involontaires, surtout pendant le mois sacré du ramadan, mais on peut y remédier immédiatement », a-t-il déclaré.

« Nous nous attendons à ce que ces pays prennent immédiatement des mesures pour désamorcer la situation et fassent un effort de bonne foi pour résoudre les différends qui les opposent entre eux. »