Un missile balistique tiré par des rebelles yéménites a été abattu vendredi soir au sud-ouest de Riyad, quelques heures avant l'arrivée prévue du président américain Donald Trump dans la capitale saoudienne.

Les unités de la défense aérienne «ont intercepté un missile balistique qui a été lancé par les milices Houthis», et il est tombé dans une zone inhabitée située à 180 km au sud-ouest de Riyad, a annoncé la coalition militaire arabe sous commandement saoudien dans un communiqué.

La chaîne de télévision Al-Masirah, contrôlée par les Houthis, a confirmé sur twitter que les rebelles chiites «ont tiré un missile balistique Volcano-2 vers la capitale de l'Arabie saoudite». Dans d'autres tweets, la télévision indique que ce tir coïncide avec des frappes aériennes de la coalition contre la capitale yéménite Sanaa.

Depuis le début de l'intervention de la coalition arabe au Yémen, en mars 2015, au moins 130 militaires et civils saoudiens ont été tués dans le sud de l'Arabie saoudite, généralement par des tirs de roquettes ou dans des escarmouches frontalières.

En deux ans, les rebelles ont tiré 47 847 roquettes contre le territoire saoudien, visé aussi par «48 missiles balistiques, qui ont tous été interceptés» par la défense antiaérienne du royaume, avait indiqué mi-avril le porte-parole de la coalition, le général Ahmed Assiri.

Le missile intercepté vendredi soir a parcouru la plus longue distance jamais atteinte par les précédents tirés par les rebelles Houthis et leurs alliés vers leur voisin du nord, depuis que ceux-ci ont commencé à lancer des attaques de représailles il y a deux ans.

Ce nouveau tir intervient alors que le président américain est attendu samedi matin en Arabie saoudite, première étape d'une tournée diplomatique particulièrement dense - cinq pays en huit jours - qui doit l'emmener ensuite en Israël, dans les territoires palestiniens, au Vatican, à Bruxelles et en Sicile où il participera au sommet du G7. Il prononcera dimanche devant plus de 50 dirigeants de pays musulmans un discours sur l'islam.

Soutien militaire américain

Riyad, qui devrait finaliser une série d'accords avec les États-Unis sur des ventes d'armes pour plus de 100 milliards de dollars à l'occasion de la visite de Donald Trump, dispose de l'armée la mieux équipée du Moyen-Orient derrière Israël.

Le royaume sunnite, un des principaux acheteurs d'armes au monde, est l'un des partenaires clés des États-Unis dans la région, face à la République islamique d'Iran et dans la lutte contre le groupe État islamique (EI) en Syrie et en Irak.

Riyad espère que l'arrivée au pouvoir de l'administration Trump va lui permettre de réchauffer ses relations avec Washington, après la froideur des années Obama.

En décembre, l'administration Obama avait décidé de bloquer une vente de munitions à guidage de précision à l'Arabie saoudite, en raison du grand nombre de victimes civiles au Yémen.

Washington apporte un soutien militaire limité à la coalition arabe, sous forme de ravitaillement aérien et de renseignement.

La coalition militaire sous commandement saoudien intervient au Yémen depuis mars 2015, en soutien au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi.

La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales aux rebelles Houthis, alliés à des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Les rebelles, accusés d'être appuyés par l'Iran chiite, contrôlent la capitale Sanaa depuis 2014 et restent maîtres de vastes régions du pays.

Selon les Nations unies, les civils constituent la majorité des quelque 8000 morts et 45 000 blessés du conflit depuis mars 2015.

Les effets indirects de la guerre sur les civils sont très lourds, selon l'ONU qui parle de 19 millions de personnes, soit 60% de la population, vivant en situation d'insécurité alimentaire.

L'ONU tente de relancer les efforts de paix, mais sans perspective de reprise rapide des négociations entre les parties en conflit.

Sept trêves, négociées par l'ONU, ont volé en éclats depuis le début du conflit.