L'influent chef chiite irakien Moqtada Sadr a appelé samedi le président syrien Bachar al-Assad à se retirer du pouvoir, exhortant par la même occasion Moscou et Washington à ne plus intervenir dans le conflit en Syrie.

Le religieux chiite, basé dans la ville sainte de Najaf, au sud de Bagdad, a condamné la mort mardi d'au moins 87 personnes dont 31 enfants dans une attaque chimique présumée, dans une ville rebelle du nord-ouest de la Syrie.

«Il serait juste que le président Bachar al-Assad démissionne (...), et évite au cher peuple de Syrie le fléau de la guerre et l'oppression des terroristes», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Vendredi, 59 missiles de croisière Tomahawk ont été tirés par deux navires américains en Méditerranée, vers la base aérienne syrienne d'al-Chaayrate, en réponse à l'attaque chimique imputée par Washington au régime Assad, qui a nié toute responsabilité.

M. Sadr, dont les miliciens avaient affronté les troupes d'occupation américaines en Irak, a également condamné la frappe punitive de Washington, réclamant le retrait de toutes les parties étrangères impliquées dans le conflit syrien.

«Ils (les Syriens) sont les seuls à avoir le droit de décider de leur destin», a-t-il ajouté.

Plusieurs milices chiites irakiennes, certaines directement soutenues par l'Iran, combattent aux côtés des forces de Bachar al-Assad, dans la guerre civile en Syrie.

Moqtada Sadr se distingue par son nationalisme: ses partisans se concentrent sur la protection des lieux saints et la lutte contre la corruption et le népotisme qui gangrènent la vie politique irakienne.

Le gouvernement irakien a par ailleurs condamné vendredi l'attaque chimique présumée en Syrie et dit soutenir toute initiative visant à punir ses responsables.