Israël n'a pris «aucune mesure» pour se conformer à la résolution de l'ONU adoptée fin décembre condamnant les colonies et dénoncée par l'administration Trump, a déclaré vendredi l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov.

Alors que la résolution appelait Israël à se garder de toute activité liée aux colonies, «aucune mesure en ce sens n'a été prise» dans les trois derniers mois, a indiqué M. Mladenov dans son premier rapport au Conseil de sécurité depuis l'adoption de cette résolution.

Le début de l'année, en particulier, a vu une «pointe» dans les annonces de colonies illégales que M. Mladenov a jugée «profondément inquiétante».

Israël a en effet procédé en janvier à cinq annonces d'extension de colonies portant sur plus de 6000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées.

Et début février, l'État hébreu annonçait son intention de construire ce qui serait, selon l'organisation anti-colonisation la Paix maintenant, la première colonie nouvelle impulsée par un gouvernement israélien depuis 1992.

M. Mladenov a également qualifié d'«inquiétant» l'adoption le 6 février par le Parlement israélien d'une loi dite de «régularisation» de logements existants.

Si elle est appliquée, elle pourrait permettre la «régularisation rétroactive» de milliers de logements et représenterait «un changement majeur de la position israélienne» sur la question de la légalité dans les territoires occupés, a-t-il souligné.

Ce rapport devait nourrir dans l'après-midi une discussion à huis clos du Conseil de sécurité sur le conflit israélo-palestinien, alors que l'administration Trump a fait voeu de soutenir Israël plus que l'administration Obama.

Le président Trump avait ainsi vilipendé fin décembre l'administration Obama pour n'avoir pas mis son veto à la résolution condamnant les colonies, comme elle faisait depuis 1979. L'administration Obama avait justifié sa décision par sa frustration avec l'attitude d'Israël.

L'administration avait néanmoins fin janvier voulu réfréner la rafale d'annonces sur la colonisation intervenue en janvier et signalé qu'Israël ne disposait pas d'un chèque en blanc sur ce sujet.

M. Trump avait ensuite semé la confusion mi-février en semblant prendre ses distances avec la solution dite à deux Etats - c'est-à-dire la création d'un État palestinien coexistant avec Israël - une référence pour la communauté internationale.

Une déclaration vite nuancée par d'autres responsables, dont l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU Nikki Haley.