Israël a temporisé vendredi en renvoyant à une prochaine rencontre entre le premier ministre Benyamin Nétanyahou et le président américain Donald Trump, après les propos de la Maison-Blanche tentant de réfréner les annonces de colonisation.

Danny Danon, ambassadeur israélien auprès des Nations unies, a assuré sur la radio publique que les déclarations de la Maison-Blanche, les premières substantielles devant une rafale d'annonces israéliennes, ne constituaient pas un revirement.

Il s'est gardé de dire clairement si le gouvernement allait stopper ces annonces, mais a paru laisser entendre qu'il pourrait les suspendre jusqu'à la rencontre prévue le 15 février entre MM. Nétanyahou et Trump aux États-Unis.

La Maison-Blanche a estimé jeudi soir que la construction de nouveaux logements en territoire palestinien occupé pourrait « ne pas aider » à résoudre le conflit israélo-palestinien, tout en affirmant n'avoir pas encore pris de position officielle sur le sujet. Elle a aussi dit ne pas croire que « l'existence de colonies [était] un obstacle à la paix ».

M. Nétanyahou s'est engouffré dans l'espace ouvert par l'investiture de M. Trump, considéré par Israël comme bien plus favorable à ses vues que son prédécesseur Barack Obama. En moins de deux semaines, Israël a procédé à cinq annonces de colonisation portant sur plus de 6000 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, territoires occupés. M. Nétanyahou a annoncé mercredi son intention de construire une nouvelle colonie qui serait, selon l'organisation anti-colonisation la Paix maintenant, la première officiellement impulsée par le gouvernement depuis 1992.

« Je n'appellerai pas ça un revirement », a dit M. Danon après les commentaires de la Maison-Blanche.

« Le communiqué est très clair et signifie en substance : attendez la rencontre avec le premier ministre [...] à ce moment-là nous déterminerons notre politique », a-t-il dit.

« Il faut aussi lire entre les lignes : le communiqué dit que les colonies ne sont pas un obstacle à la paix, cela n'existait pas dans les communiqués du président précédent », a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'éventualité qu'Israël stoppe ses annonces, il a répondu : « c'est nous qui déterminons ce que doit être notre politique [...] mais vous savez, deux semaines, ce n'est pas long, le sujet sera discuté au cours de la conversation [entre MM. Trump et Nétanyahou], je suppose que les choses seront clarifiées ».