Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a adopté aucune mesure lors d'une réunion à huis clos mercredi qui portait sur l'annonce mardi par Israël d'un projet de colonies en Cisjordanie, la plus importante depuis des années.

Les quinze pays membres du Conseil de sécurité ont entendu l'émissaire de l'ONU au Proche-Orient, Nikolay Mladenov, après l'approbation par Israël de la construction de quelque 2500 logements en Cisjordanie occupée, qui contrevient à une résolution de l'ONU adoptée fin décembre condamnant les colonies.

Les États-Unis n'avaient pas utilisé leur veto et s'étaient abstenus dans ce vote fin 2017, ce qui avait permis l'adoption du texte quelques semaines avant le départ de l'ancien président Barack Obama.

Aucun pays membre du Conseil n'a proposé de mesure à la réunion de mercredi, convoquée à la demande de la Bolivie et au cours de laquelle le représentant des États-Unis ne s'est pas exprimé, selon des diplomates.

«Il faut condamner cela», a déclaré aux journalistes l'ambassadeur de Suède, qui préside le Conseil en janvier, Olof Skoog. «Toute action violant la loi internationale ou la résolution 2234 du Conseil de sécurité doit être condamnée».

La nouvelle ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley, dont le Congrès a confirmé cette semaine la nomination, doit encore présenter ses lettres de créances au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

L'ambassadeur palestinien Riyad Mansour a exhorté le Conseil de sécurité à faire respecter les résolutions qu'il adopte, car Israël ne peut pas «s'en tirer» avec de nouveaux logements dans les colonies.

Pour autant, les pays qui se sont exprimés mercredi se sont dits «désireux de trouver des moyens de minimiser les effets d'une action unilatérale», selon l'ambassadeur suédois.

Mme Haley a affirmé devant le Sénat qu'elle soutenait la position du président américain Donald Trump de déménager l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, un projet que les pays arabes considèrent comme une provocation.

Les Nations unies avaient dénoncé mardi ce nouveau projet de colonies.

Pour le secrétaire général de l'ONU, «il n'y a pas de plan alternatif à la solution à deux États», a indiqué le porte-parole de l'ONU Stephane Dujarric.

M. Guterres doit s'exprimer sur le Proche-Orient en mars devant le Conseil.

Ce projet de logements constitue la deuxième annonce israélienne en la matière depuis l'investiture vendredi de Donald Trump comme président des Éats-Unis.