Le grand mufti de Jérusalem a prévenu vendredi le président désigné Donald Trump qu'un éventuel transfert de l'ambassade des États-Unis en Israël à Jérusalem constituerait une « agression » contre tous les musulmans.

« La promesse de déplacer l'ambassade n'est pas seulement une agression contre les Palestiniens, mais aussi contre tous les Arabes et tous les musulmans, et ils ne laisseront pas faire en silence », a dit le grand mufti Muhammad Ahmad Hussein dans son prêche de la prière hebdomadaire sur l'esplanade des Mosquées.

Le grand mufti, responsable des lieux saints musulmans de Jérusalem, y compris la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam situé sur l'esplanade, s'exprimait devant 30 000 fidèles, a indiqué la fondation religieuse qui administre le site.

M. Trump a promis pendant sa campagne électorale de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël et de déplacer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.

Il romprait ainsi avec la politique historique des États-Unis qui est aussi celle de la très grande majorité de la communauté internationale.

De nombreuses voix se sont élevées contre l'effet que pourrait avoir un tel transfert, le secrétaire d'État américain sortant John Kerry parlant du risque d'une « explosion absolue dans la région ».

« Le transfert de l'ambassade violerait les textes et les normes internationales qui reconnaissent Jérusalem comme une ville occupée » par Israël, a dit le grand mufti sur l'esplanade des Mosquées, révérée par les Juifs comme le mont du Temple et située à Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem occupée par Israël depuis 1967 et annexée depuis 1980.