Des combats et des raids aériens ont de nouveau eu lieu jeudi au Yémen, faisant au moins 27 morts, malgré l'annonce par le secrétaire d'État américain John Kerry d'une trêve dans ce pays en guerre depuis près de 20 mois, selon des sources militaires.

Le gouvernement yéménite avait très vite rejeté cette proposition de cessez-le-feu qui devait entrer en vigueur jeudi.

La coalition arabe sous commandement saoudien qui soutient ce gouvernement a déclaré qu'il n'y a «pas à cette heure de demande du gouvernement légitime d'observer un cessez-le-feu».

«Par conséquent, les opérations de l'armée yéménite, appuyée par la coalition, se poursuivent», a déclaré à l'AFP le général saoudien Ahmed Assiri, porte-parole de la coalition.

Les affrontements se sont intensifiés entre forces loyalistes et rebelles chiites Houthis autour de Taëz, troisième ville du pays, faisant au moins neuf morts dans les deux camps, selon des sources militaires yéménites.

Les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi ont lancé il y a trois jours une vaste offensive pour la reconquête du palais présidentiel et du QG de la police, situés dans la banlieue est de la ville, aux mains des rebelles qui ont reçu des renforts en hommes, ont ajouté ces sources.

Dans la province de Chabwa, plus à l'est, sept rebelles et cinq soldats pro-Hadi ont péri jeudi dans de nouveaux combats à Usaylan, région riche en pétrole, que les protagonistes se disputent depuis plus d'un an, selon d'autres sources militaires.

Dans le nord, l'aviation de la coalition arabe a mené plusieurs frappes contre des positions rebelles à Saada, fief des Houthis, ainsi qu'à Nahm et à Sarwah, deux fronts de guerre au nord et à l'est de la capitale Sanaa, où de violents combats ont été signalés, selon les mêmes sources.

Ces sources ont aussi fait état de la mort de six rebelles, tués dans une embuscade tendue dans la province de Baida.

Les combats ne semblent pas faiblir malgré l'annonce mardi par M. Kerry d'une nouvelle initiative de paix pour le Yémen, prévoyant une trêve à partir de jeudi et la formation d'un gouvernement d'union nationale avant la fin de l'année.

Cette initiative a été aussitôt rejetée par le gouvernement Hadi qui fait du retrait des Houthis de la capitale et de la restitution des armes lourdes qu'ils ont saisies un préalable à un quelconque processus de règlement politique.

Les rebelles et leurs alliés, les partisans de l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh, ont confirmé leur accord sur les termes de l'initiative de M. Kerry dans un document publié par la chaîne de télévision rebelle Al-Masirah.

La guerre au Yémen a fait plus de 7000 morts et près de 37 000 blessés depuis mars 2015, selon l'ONU. Elle a provoqué une «catastrophe humanitaire», a rappelé mardi M. Kerry.