Des raids menés par l'aviation de la coalition arabe alliée du pouvoir au Yémen ont touché lundi un hôpital dans une zone contrôlée par les rebelles dans le nord du pays, faisant six morts et 20 blessés, selon la rébellion.

L'organisation Médecins sans frontières (MSF), dont une équipe travaille dans cet hôpital public de la ville d'Abs, a confirmé sur son compte Twitter que «l'hôpital a été la cible de raids aériens à 15h45 locales (8h45 HE).

«Le nombre de morts et de blessés n'est pas encore connu», a-t-elle ajouté. «Les équipes médicales s'occupent des blessés».

Des responsables de la Santé auprès des autorités rebelles à Abs ont fait état de six morts et de 20 blessés.

Des habitants de cette ville de la province de Hajja ont eux aussi confirmé que les raids de la coalition, qui ciblent des positions rebelles dans la cité depuis plusieurs jours, avaient touché l'hôpital.

Ces frappes sont survenues deux jours après des raids menés également par la coalition commandée par l'Arabie saoudite et qui ont touché selon MSF une école dans une autre région rebelle du nord, tuant dix enfants.

Mais la coalition a nié être à l'origine du bombardement d'une école et affirmé avoir visé un camp d'entraînement où les rebelles formaient selon elle des enfants soldats.

Abs est située à la lisière de la ville de Harad, à la frontière avec l'Arabie saoudite. C'est à partir d'Abs que les rebelles yéménites ont souvent bombardé des régions saoudiennes proches de la frontière, faisant des victimes civiles et militaires.

La ville de Harad est, elle, le théâtre de combats acharnés entre forces de la coalition et les rebelles chiites Houthis. Elle a été fréquemment bombardée par la coalition.

Originaires du nord du Yémen, les Houthis se sont soulevés contre le pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi en 2014. Alliés à l'ex-chef de l'État Ali Abdallah Saleh, poussé au départ en 2012 après une révolte populaire, ils ont conquis de vastes portions de territoire, dont la capitale Sanaa.

En mars 2015, l'Arabie saoudite sunnite voisine, qui accuse les Houthis de liens avec le rival iranien chiite, a pris la tête d'une coalition militaire arabe pour freiner la progression des rebelles en menant des bombardements aériens et des combats au sol.

Depuis, cette guerre a fait plus de 6400 morts et 30 000 blessés, dont de nombreux civils.