Au moins douze nouveau-nés ont péri mercredi dans un incendie dans la maternité de l'un des plus grands hôpitaux de la capitale irakienne Bagdad, entraînant la démission de la ministre de la Santé.

Seuls sept bébés ont pu être sauvés et ont été transférés dans un autre hôpital de la ville, a déclaré aux journalistes Jassem Latif al-Hijami, responsable à la Direction de la santé de Bagdad.

Plus tôt dans la matinée, Ahmed al-Roudeini, porte-parole du ministère de la Santé, avait indiqué que l'incendie s'était déclaré peu après minuit à l'hôpital de Yarmouk, dans l'ouest de Bagdad, en raison d'un court-circuit. Il avait alors donné un bilan de onze morts.

«Vingt-neuf patientes qui se trouvaient dans la même unité ont été évacuées vers d'autres hôpitaux de la capitale», avait-il ajouté.

Les services de sécurité ont bouclé le périmètre pendant que les équipes médico-légales inspectaient la salle incendiée. Des proches en colère se sont amassés devant l'établissement, en attendant que les autorités leur fournissent plus d'informations.

La ministre de la Santé Adila Hamoud a annoncé sa démission à la télévision après qu'il a été signalé que les équipements pour faire face à un incendie n'étaient pas adaptés.

La douleur des parents et des proches est d'autant plus vive que le jeune âge des enfants et les ravages causés par l'incendie rendent très difficile l'identification des corps.

Oum Ahmed s'est rendue à l'hôpital Yarmouk pour rendre visite à une parente proche qui avait accouché. Le nouveau-né est mort dans l'incendie et la mère souffre de brûlures, confie-t-elle.

«Ils m'ont dit «Vous allez le trouver dans la chambre froide»», dit Oum Ahmed.

«Je l'ai trouvé dans une petite boîte en carton mais je ne suis même pas sûre que c'est l'enfant», ajoute la femme habillée de noir.

Un responsable du ministère de l'Intérieur a confirmé le bilan de 12 morts, précisant que trois autres bébés étaient soignés pour suffocation.

La majorité des hôpitaux publics de la capitale manquent de services de qualité, ce qui pousse de nombreux Irakiens à se rendre dans des établissements privés.

Le manque de services publics de qualité, en matière de soins médicaux, eau et électricité, suscitent la colère de nombreux Irakiens et avait provoqué une série de manifestations l'été dernier.

«L'hôpital est très vétuste et n'a pas d'équipement pour les incendies», a reconnu M. Hijami.

Les autorités avaient déjà été critiquées le mois dernier après un attentat suicide qui avait coûté la vie à plus de 320 personnes dans un quartier animé de la capitale.

L'attaque, revendiquée par le groupe djihadiste État islamique, avait provoqué un énorme incendie dans les rues et commerces alentours qui avait causé la mort d'un nombre important de personnes. Des témoins avaient alors dénoncé la lenteur avec laquelle les pompiers avaient réagi.