Israël a rouvert mardi l'accès principal au camp de réfugiés palestiniens d'Al-Fawwar, en Cisjordanie occupée, près d'un mois après sa fermeture à la suite d'une série d'attaques.

L'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (UNRWA) avait accusé lundi l'armée israélienne d'infliger une punition collective aux 9500 habitants de ce camp proche de la ville de Hébron, la plus grande de Cisjordanie et longtemps coeur commercial du territoire palestinien.

L'armée israélienne avait bouclé le 2 juillet Hébron et les villages environnants après la mort de deux Israéliens dans des attaques menées fin juin et début juillet par des Palestiniens de la région.

L'UNRWA avait estimé lundi qu'en fermant le camp de réfugiés palestiniens, l'armée israélienne se livrait à une «punition collective contre des personnes innocentes».

Selon cet organisme de l'ONU, la fermeture rendait très difficile «l'acheminement de l'aide humanitaire, dont la livraison de matériel médical» ainsi que les mouvements du personnel de l'UNRWA.

Un journaliste de l'AFP a vu mardi matin les soldats israéliens rouvrir l'accès au camp.

Depuis début juillet, les habitants voulant se rendre à Hébron devaient emprunter un chemin relativement long pour se rendre dans cette ville qu'ils peuvent rallier habituellement en quelques minutes.

Khaled Younès, qui dirige le centre de jeunesse d'Al-Fawwar, raconte qu'il avait été opéré d'urgence d'une appendicite pendant la fermeture du camp.

L'ambulance a dû emprunter une route plus longue pour le conduire à l'hôpital de Hébron, dit-il. «J'aurais pu mourir (...) si le trajet avait pris 30 minutes supplémentaires», a-t-il confié à l'AFP.

L'armée israélienne a affirmé que cette fermeture avait été décidée pour des raisons de sécurité, citant «un nombre significatif d'attaques terroristes» dans le secteur depuis octobre dernier.

Elle a précisé que les restrictions de mouvements étaient progressivement levées mais n'a pas dit si l'ouverture du camp serait permanente.

Hébron a concentré une partie des violences qui secouent depuis octobre les Territoires palestiniens, Israël et Jérusalem et ont coûté la vie à 217 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais, selon un décompte de l'AFP.

La ville est une poudrière depuis que 500 colons israéliens se sont installés dans son centre historique, barricadés sous haute protection militaire et retranchés derrière une zone tampon interdite d'accès aux 200.000 habitants palestiniens. Les colonies sont considérées illégales par l'ONU.

M. Younès a affirmé que la fermeture avait frappé l'économie du camp.

«Un grand nombre de nos jeunes (...) n'ont pu se rendre à leur travail à cause des points de contrôle», a-t-il dit. «La punition collective est un crime» qui touche notamment «des personnes âgées, des enfants et des malades».