Le ministre israélien de l'Environnement Avi Gabbay a démissionné vendredi pour protester contre la prochaine entrée au gouvernement de l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, nommé à la tête du ministère de la Défense.

M. Gabbay, membre du parti de centre droit Koulanou, a qualifié le gouvernement remanié «d'extrémiste».

Sa démission reflète les dissensions au sein du cabinet de Benyamin Nétanyahou, mais n'aura pas d'impact sur la majorité parlementaire de la coalition de droite, M. Gabbay n'étant pas député.

M. Gabbay s'est dit «incapable d'avaler» la décision du premier ministre israélien de donner à M. Lieberman le portefeuille de la Défense, jusqu'alors aux mains de Moshe Ya'alon, du Likoud, le parti de droite de M. Nétanyahou.

«Je ne peux pas accepter le départ de M. Ya'alon, un ministre de la Défense professionnel», qui a dénoncé une tendance grandissante vers l'extrémisme au sein du Likoud et d'Israël en général, a affirmé vendredi M. Gabbay.

«Le pays a le droit d'avoir un gouvernement de droite, mais je ne crois pas qu'il soit juste de former un gouvernement extrémiste», a-t-il ajouté.

«Les événements politiques récents et le changement de ministre de la Défense sont pour moi des événements graves qui font fi de ce qui est important pour la sécurité de l'État et vont exacerber un peu plus l'extrémisme dans la société», a-t-il encore estimé.

Après une semaine de laborieuses discussions, M. Nétanyahou avait conclu mercredi un accord sur l'entrée dans son gouvernement de M. Lieberman, qui a promis de se montrer «responsable» face aux interrogations sur un durcissement de la politique vis-à-vis des Palestiniens.

M. Lieberman doit être investi la semaine prochaine à la tête du ministère de la Défense, qui supervise les Territoires palestiniens occupés.

Un autre membre de sa formation Israël Beiteinou, Sofa Landver, deviendra ministre de l'Intégration.

Le remaniement porte de 61 voix à 66 la majorité de M. Nétanyahou au Parlement, où siègent 120 élus.

Il fait de ce gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël selon les commentateurs.

Mercredi, les États-Unis ont exprimé, de manière exceptionnelle, une inquiétude quant à la politique à venir d'Israël à l'égard des Palestiniens.

«Nous savons aussi que beaucoup de ses ministres ont dit qu'ils s'opposaient à la solution à deux États. Cela soulève des interrogations légitimes sur la direction que (le gouvernement) pourrait prendre», a réagi le porte-parole du département d'État Mark Toner.