L'UE a rappelé mardi qu'elle ne reconnaissait pas l'occupation par Israël du plateau du Golan en dépit des propos du premier ministre Benyamin Nétanyahou selon lesquels la partie annexée du Golan syrien restera «à jamais sous souveraineté israélienne».

«L'UE reconnaît Israël dans ses frontières d'avant 1967, quelles que soient les revendications du gouvernement (israélien) sur d'autres régions jusqu'à ce qu'un règlement final soit conclu», a affirmé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

«Il s'agit d'une position commune réaffirmée de l'Union européenne et de ses États membres», a ajouté Mme Mogherini avant une réunion des donateurs internationaux en soutien à l'économie palestinienne à Bruxelles.

Israël occupe depuis la Guerre de juin 1967 1200 km2 du plateau du Golan, au nord-est d'Israël, dont l'annexion en 1981 n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, alors que les quelque 510 km2 restants sont sous contrôle syrien.

M. Nétanyahou a proclamé dimanche que la partie annexée du Golan «restera pour toujours dans les mains d'Israël», lors de la tenue d'un conseil de ministres israélien sur le plateau, pour la première fois depuis son occupation par Israël.

Cette déclaration a été condamnée par la Ligue arabe et la Syrie.

M. Nétanyahou a exclu à plusieurs reprises tout retour aux frontières d'avant juin 1967, ce que réclament les Palestiniens.

Le contentieux des frontières est censé être résolu dans le cadre d'un règlement final du conflit israélo-palestinien.

Condamnant les récents «épisodes inacceptables de violence», en particulier à Jérusalem et Hébron (Cisjordanie), Mme Mogherini a appelé à «restaurer urgemment les perspectives de paix».

«L'évolution de la situation sur le terrain - y compris l'expansion de colonies - constitue un défi fondamental à la viabilité d'une solution à deux États (israélien et palestinien) et un obstacle au développement économique palestinien», a déploré la Haute représentante.

Elle a également qualifié de «préoccupante» la situation à Gaza - sous strict blocus israélien depuis 2006 et dévastée par un conflit meurtrier pendant l'été 2014 - en termes «économiques, politiques et sociaux».

«Nous nous félicitons des mesures prises par Israël pour alléger certaines restrictions visant la bande de Gaza. Mais elles ne sont pas suffisantes. Le blocus doit être levé», a plaidé Mme Mogherini, en soulignant la nécessité de «répondre en même temps aux inquiétudes sécuritaires légitimes d'Israël».