Le premier ministre israélien Benyamin Nétayahou a qualifié jeudi à Jérusalem de «stupides» et «immoraux» les récents propos de la ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström sur la mort de Palestiniens tués par les forces israéliennes.

Mme Wallström a demandé mardi des enquêtes «approfondies» sur les circonstances de la mort de Palestiniens tués ces derniers mois par les forces israéliennes, dans un contexte de violences renouvelées.

«Je pense que ce qu'a dit la ministre suédoise des Affaires étrangères est scandaleux, je pense que c'est immoral, que c'est injuste et que c'est tout bonnement faux», a dit M. Nétayahou à la presse.

«C'est scandaleux, c'est immoral et c'est stupide», a-t-il insisté, tout en se gardant de reprendre à son compte les accusations d'antisémitisme proférées en Israël contre Mme Wallström.

«L'autre jour à Paris, un terroriste brandissant un couteau a été abattu, est-ce que ça, c'était une exécution extra judiciaire ? Est-ce que la ministre des Affaires étrangères suédoises suggère qu'on se penche aussi sur ce qui s'est passé à Paris», a dit M. Nétayahou.

M. Nétayahou a évoqué de manière plus large les relations actuellement délicates avec l'Union européenne.

Il a distingué entre les relations entre Israël et la plupart des pays européens pris individuellement, avec lesquels la coopération se développe selon lui, et avec l'Union européenne en tant qu'organisation multinationale, dont il a dénoncé la «bureaucratie» et la décision récente - une «absurdité» - d'étiqueter les produits israéliens en provenance des Territoires occupés.

Il s'en est également pris aux constructions financées, illégalement selon lui, par l'Union européenne dans les Territoires.

«Nous devons procéder à une remise à zéro de nos relations avec l'Union européenne», a-t-il dit.

Interrogé sur l'effet éventuel qu'aura le changement de locataire à la Maison-Blanche en 2017 sur l'effort de paix, très mal en point, avec les Palestiniens, M. Nétayahou a répondu que «la grande question n'est pas de savoir ce qui se passera là-bas, mais ce qui se passera ici».

«Y aura-t-il un changement de la part de l'Autorité palestinienne ?», a-t-il demandé. «Une décision résolue a été prise par l'Autorité palestinienne de ne pas négocier», a-t-il dit, «nous devons nous asseoir et négocier une paix sincère».