Le Pakistan et l'Afghanistan ont indiqué dimanche qu'ils comptaient se réunir avec la Chine et les États-Unis début janvier pour relancer les pourparlers de paix entre les talibans afghans et Kaboul.

En visite à Kaboul dimanche, Raheel Sharif, le chef d'état-major de l'armée pakistanaise a eu des entretiens avec le président Ashraf Ghani et le chef de l'exécutif Abdullah Abdullah, au cours desquels ils sont convenus d'organiser une « réunion quadripartite dans la première semaine de janvier » pour mettre en place une feuille de route, selon Asim Bajwa, porte-parole de l'armée pakistanaise.

La présidence afghane a précisé dans un communiqué que des représentants afghans, pakistanais, américains et chinois participeraient à cette réunion, dont le lieu n'a pas été dévoilé.

Dans la soirée de dimanche, les talibans n'avaient pas encore réagi à cette annonce.

Kaboul estime ne pas pouvoir se passer de son voisin pakistanais pour raviver des pourparlers de paix moribonds destinés à mettre fin à l'insurrection des talibans qui dure depuis la chute de leur régime en 2001.

Le Pakistan avait accueilli cet été sur son sol des pourparlers inédits entre le gouvernement afghan et les talibans, sous l'égide de la Chine et des États-Unis. Un deuxième round devait avoir lieu dans la foulée, mais il a été suspendu sine die après l'annonce de la mort du mollah Omar, fondateur du mouvement taliban.

Après une amorce de rapprochement avec Islamabad au début de son mandat l'an dernier, le président afghan Ashraf Ghani a accusé cet été le Pakistan d'être derrière une série d'attentats meurtriers à Kaboul.

Mais au début du mois, M. Ghani s'est rendu à un sommet régional à Islamabad. Il a rencontré le premier ministre Nawaz Sharif et dit sa volonté de reprendre le dialogue avec les talibans.

Les talibans ont étendu leur combat à l'ensemble de l'Afghanistan depuis le printemps et ne se contentent plus d'affronter les forces de sécurité afghanes dans leurs fiefs de l'est et du sud du pays. Ils ont ainsi réussi à envahir puis à tenir la grande ville de Kunduz, au nord du pays, pendant trois jours fin septembre.

D'après des analystes interrogés par l'AFP, les talibans durcissent leur insurrection pour arriver en position de force lors d'éventuelles négociations avec le gouvernement de Kaboul, leur ennemi déclaré.