L'assaut mené par des talibans en Afghanistan dans le quartier diplomatique de Kaboul est « une attaque contre l'Espagne », a déclaré samedi le gouvernement espagnol, en précisant qu'outre deux policiers espagnols, deux membres du personnel afghan avaient été tués.

« Nous sommes face à une attaque terroriste au cours de laquelle sont décédés deux citoyens espagnols et qui a fortement porté atteinte à nos intérêts. C'est par conséquent une attaque contre l'Espagne et contre sa collaboration au renforcement de la démocratie en Afghanistan », explique le gouvernement dans un communiqué.

« Dans l'attaque ont également été tués deux employés afghans de l'ambassade », précise-t-on de même source.

Les talibans ont revendiqué l'attaque, qui a pris fin au petit matin samedi, déclarant qu'elle visait une maison d'hôtes fréquentée par des étrangers. Ils n'ont pas mentionné l'ambassade d'Espagne. « L'enquête reste ouverte et aucune hypothèse n'est exclue », indique cependant Madrid dans un communiqué.

Le gouvernement a précisé qu'un échange de tirs de plus d'une heure s'était produit à l'intérieur du complexe de l'ambassade où trois des assaillants talibans avaient pu entrer, le portail d'accès à l'enceinte ayant été détruit par l'explosion d'une voiture piégée devant le site.

Le premier policier espagnol décédé est mort immédiatement lors de l'explosion de la voiture qui s'est produite vers 18 h locales (8 h, heure de l'Est). Le deuxième policier a été blessé et est mort lors de son transfert à l'hôpital.

Le communiqué décrit une situation très complexe pendant « plusieurs heures » pour les personnes se trouvant dans la représentation diplomatique, qui ont dû se réfugier dans deux bunkers, dans l'attente d'être exfiltrés par des forces spéciales afghanes et des unités militaires américaines.

Les assaillants ont finalement été tués, selon le ministère afghan de l'Intérieur.

La veille, le chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, en pleine campagne électorale, avait démenti que l'attaque ait visé l'ambassade, assurant que tout allait bien.

Il avait ensuite du revenir sur ses propos, dans la soirée, pour annoncer la mort d'un premier policier et la suspension d'une réunion électorale dans le sud de l'Espagne, à moins de 10 jours des législatives du 20 décembre.