Un Palestinien a grièvement blessé un Israélien avec un couteau mercredi, dans une nouvelle attaque à l'arme blanche en Cisjordanie occupée, avant d'être tué par les forces de l'ordre, ont indiqué des sources israéliennes.

L'attaque a eu lieu près de la ville de Hébron, régulièrement secouée par des violences entre Israéliens et Palestiniens, qui ont fait plus de 110 morts depuis le 1er octobre en Israël, à Jérusalem et dans la Cisjordanie occupée.

« Un assaillant palestinien a blessé à coups de couteau un Israélien au carrefour d'Al-Fawwar. En réponse à un danger immédiat, les forces sur place ont tiré vers l'assaillant », a indiqué l'armée.

Une porte-parole de l'hôpital israélien Shaare Zedek à Jérusalem a fait état du décès du Palestinien, précisant que toutes les tentatives pour le maintenir en vie avaient échoué. Il a été identifié comme étant Mohammad Choubaki, âgé de 19 ans et venant du camp de réfugiés d'Al-Fawwar.

Un médecin a précisé que le Palestinien avait été atteint à la poitrine et à l'estomac.

L'état de l'Israélien blessé est « stable », a précisé un chirurgien aux journalistes. Âgé de 20 ans, il a été grièvement blessé au torse, selon une source médicale.

Les attentats, à l'arme blanche dans leur écrasante majorité, les affrontements entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens ainsi que les violences mutuelles entre Palestiniens et colons israéliens ont fait 93 morts côté palestinien - dont un Arabe israélien - et 17 côté israélien, ainsi qu'un Américain et un Érythréen, selon un décompte de l'AFP.

Une majorité des Palestiniens tués ont été abattus en commettant ou tentant de commettre des attentats.

Le secrétaire d'État américain John Kerry a prévenu mercredi que les violences entre Israéliens et Palestiniens risquaient d'« échapper à tout contrôle », appelant les dirigeants à faire des compromis à « un moment charnière ».

« Moment charnière »

« Nous sommes très préoccupés par la violence et le risque de voir la situation échapper à tout contrôle », a déclaré à Boston, le chef de la diplomatie américaine de retour d'une visite à Jérusalem.

Les rencontres mardi de M. Kerry avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, puis avec le président palestinien Mahmoud Abbas n'ont donné lieu a aucune annonce concrète, semblant justifier le peu d'espoir placé dans ces entretiens.

« Je pense que nous atteignons un moment charnière où les deux parties doivent prendre des décisions importantes pour le futur et nous espérons qu'elles feront des choix qui feront avancer les perspectives d'une paix durable », a insisté M. Kerry.

M. Nétanyahou a fait d'un retour au calme « la condition première » pour qu'Israël consente à des gestes d'apaisement économiques et sécuritaires, a dit un responsable gouvernemental israélien.

Il a confirmé que M. Nétanyahou liait de tels gestes à une reconnaissance par la communauté internationale d'un droit israélien à construire dans les grands blocs de colonies en Cisjordanie que l'État hébreu veut garder en cas de règlement diplomatique du conflit.

Mais les États-Unis ont rejeté la notion de reconnaissance des colonies avec un « grand non », selon un porte-parole du Département d'État, Mark Toner. « Depuis 1967, toutes les administrations américaines - démocrates comme républicaines -, se sont opposées aux activités israéliennes de colonisation au-delà des lignes de 1967, et cette administration ne fera pas exception », a rappelé M. Toner.

La communauté internationale considère comme illégale la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés, estimant notamment qu'elle constitue un obstacle majeur aux efforts de paix.