Le secrétaire d'État américain John Kerry rencontrera mardi les dirigeants israéliens et palestiniens pour tenter de favoriser un retour au calme, après les violences qui ont fait plus de 100 morts depuis début octobre.

Plus de 15 Israéliens sont morts dans ces troubles, qui ont également coûté la vie à plus de 80 Palestiniens.

Quatre Israéliens ont été blessés samedi dans une attaque au couteau dans la ville de Kiryat Gat, au sud d'Israël, le ou les agresseurs prenant ensuite la fuite.

Les États-Unis ont appelé les deux camps à prendre des « mesures concrètes » pour réduire la tension, mettre fin aux discours provocateurs, et assurer l'accès aux lieux saints de Jérusalem.

John Kerry se rendra mardi à Tel-Aviv, Jérusalem et Ramallah en Cisjordanie occupée, pour rencontrer le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas.

Il ne s'était pas rendu en Israël depuis l'été 2014.

Selon les responsables américains, le chef de la diplomatie américaine n'a pas pour objectif d'obtenir un retour à des pourparlers de paix, mais il veut simplement encourager à réduire la tension actuelle.

« Il n'y a pas d'accord à atteindre entre les parties maintenant », a déclaré un responsable américain.

Il s'agit simplement « de les encourager tous les deux à faire des choses que nous pensons être utiles et dans leur intérêt », a-t-il ajouté.

Lors de la visite à Washington du premier ministre Benjamin Nétanyahou il y a deux semaines, John Kerry l'avait exhorté à « améliorer les conditions des Palestiniens, et à "essayer de faire en sorte que les choses bougent dans une direction plus positive".

«Rien de concret n'en est sorti jusqu'à présent», a admis le responsable américain, sans vouloir détailler les dispositions qu'avaient abordé les deux hommes.

Avec Mahmoud Abbas, il ne s'agit que d'évoquer les moyens «d'éviter à l'autorité palestinienne de s'effondrer», a ajouté ce responsable.

Vidéosurveillance

Les Américains poussent Mahmoud Abbas et les responsables palestiniens à adoucir leur rhétorique de la colère, estimant qu'elle peut «inciter» des Palestiniens à passer à l'action violente.

Le 24 octobre, John Kerry avait annoncé à Amman qu'Israël et la Jordanie, gardienne des lieux saints à Jérusalem, s'étaient mis d'accord pour coopérer afin de calmer la situation.

Il avait indiqué notamment que le premier ministre israélien acceptait l'idée jordanienne d'installer sur le site une vidéosurveillance 24/24, pour permettre une plus grande transparence sur les incidents qui surviennent sur les lieux saints.

Même si les Jordaniens se sont plaints d'obstacles dans le projet, «il y a des rencontres techniques» entre Israéliens et Jordaniens, «et cela avance exactement comme nous le voulions», a indiqué le haut responsable américain.

La rencontre de M. Kerry avec M. Netanyahu interviendra quelques jours après la libération vendredi de Jonathan Pollard, un juif américain ayant espionné au profit d'Israël.

M. Pollard est vu comme un héros national par une partie de la population de l'État hébreu. Mais il est encore soumis à cinq ans d'interdiction de quitter le territoire américain.

La Maison-Blanche a souligné vendredi que le président Obama n'interviendrait pas pour permettre à l'espion de partir plus tôt des États-Unis.

John Kerry, quittera Boston dimanche et se rendra d'abord dans les Émirats arabes unis, où il rencontrera des chefs de diplomatie arabe.

Après les attaques meurtrières de Paris, les États-Unis s'efforcent de galvaniser la coalition internationale contre le groupe État islamique où les Emirats et d'autres pays du Golfe occupent une place importante.

Il s'envolera ensuite pour Israël.