Israël a averti mardi l'UE que sa décision d'étiqueter les produits des colonies dans les Territoires occupés depuis 1967, imminente selon les responsables israéliens, aurait des «implications politiques».

«Demain (mercredi) probablement les directives seront publiées. Franchement, c'est très décevant, c'est inacceptable et cela ne sera pas pris à la légère en Israël. Cela aura des implications», a déclaré à des journalistes le chef de la mission israélienne auprès de l'Union européenne à Bruxelles, David Walzer.

«Il s'agit d'une affaire politique, d'une mesure politique, et elle aura donc des implications politiques», a insisté M. Walzer, sans vouloir entrer dans les détails.

La Commission européenne est censée délivrer depuis plusieurs mois des directives aux 28 États membres de l'UE prévoyant l'étiquetage des produits en provenance des implantations israéliennes de Cisjordanie, de Jérusalem-Est et du plateau du Golan, toutes illégales au regard du droit international.

La Commission, qui considère qu'il s'agit d'une mesure «technique» visant à informer les consommateurs européens et non d'une décision de politique étrangère, se refuse à en dévoiler la date.

Selon des responsables et les médias israéliens, l'annonce aura lieu mercredi à Bruxelles.

Les produits visés représentent «2% à 3%» des exportations israéliennes vers l'UE, a précisé l'ambassadeur israélien, évaluant leur valeur à 200 millions de dollars chaque année.

Mais plus que son impact commercial, le gouvernement de droite de Benyamin Nétanyahou craint que la mesure européenne n'«encourage» le mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) à l'encontre d'Israël, qui monte en puissance.