Le président iranien Hassan Rohani a déclaré dimanche que son pays était prêt à un échange de prisonniers avec Washington, qui verrait la libération d'Iraniens détenus aux États-Unis contre celle d'Américains incarcérés en Iran, dont un journaliste du Washington Post.

«Si les Américains prennent les mesures adéquates et les libèrent, alors l'environnement sera certainement propice à ce que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour la remise en liberté la plus rapide des Américains détenus en Iran», a déclaré le président Rohani dans un entretien à CNN International diffusé dimanche.

«Rien ne me rendrait plus heureux», a-t-il ajouté, interrogé sur ce qu'il pouvait faire pour aider les détenus américains.

Le président iranien s'exprimait en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

Invité par des journalistes à réagir à l'offre iranienne, le secrétaire d'État américain John Kerry a reconnu que les deux gouvernements «avaient eu des discussions» à ce sujet mais qu'il fallait «attendre de voir où on en était».

L'Iran réclame que les États-Unis -- avec lesquels ils n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 -- libèrent 19 de ses ressortissants détenus pour des délits liés aux sanctions américaines contre Téhéran pour son programme nucléaire controversé.

La République islamique et les grandes puissances ont conclu le 14 juillet un accord historique pour contrôler ce programme nucléaire.

Début septembre déjà, le président du Parlement iranien Ali Larijani, interrogé par la radio publique américaine NPR, n'avait pas exclu l'idée d'un échange de prisonniers pour faire libérer le correspondant du Washington Post Jason Rezaian et deux autres Américains.

M. Rezaian, 39 ans, a été arrêté en juillet 2014 à son domicile de Téhéran où il travaillait comme correspondant du Washington Post depuis deux ans.

Jugé notamment pour «espionnage», il a comparu à quatre reprises -en mai, juin, juillet et août- dans des audiences à huis clos devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran, une cour spéciale qui juge les dossiers politiques ou touchant à la sécurité nationale.

Washington appelle régulièrement Téhéran à libérer le journaliste, mais l'Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, affirme que le dossier est purement iranien et met en avant l'indépendance de son système judiciaire.

Deux autres Américains, également bi-nationaux, sont emprisonnés en Iran: le pasteur Saïd Abedini et l'ancien soldat Marine Amir Hekmati. Un ancien agent du FBI, Robert Levinson, est également porté disparu en Iran depuis 2007.