La direction palestinienne a accusé mardi le Hamas islamiste, au pouvoir à Gaza, de vouloir entériner politiquement la séparation physique des Territoires palestiniens en tentant de parvenir en sous-main à un accord avec Israël.

Les informations abondent depuis plusieurs mois, dans les médias israéliens, arabes ou turcs sur l'existence de tractations secrètes et indirectes entre Israël et son ennemi. Elles ont été alimentées par de récentes visites en Arabie saoudite et en Turquie du dirigeant en exil du Hamas Khaled Mechaal.

Ces discussions viseraient, après le cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre de juillet-août 2014 dans la bande de Gaza, à parvenir à une trêve plus durable entre les deux ennemis.

Le bureau du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a tenu lundi à «clarifier officiellement qu'Israël ne tient aucune réunion avec le Hamas, que ce soit directement ou par l'intermédiaire d'autres pays».

L'Autorité palestinienne a néanmoins continué à montrer du doigt le Hamas comme sapant l'unité palestinienne.

Dans un entretien à la chaîne France 24, le ministre des Affaires étrangères palestinien Riyad al-Malki a affirmé mardi qu'Israël et le Hamas étaient «sur le point d'arriver à un accord sur une trêve de huit à dix ans en échange d'une levée du blocus israélien et de l'ouverture, sous contrôle israélien, d'un passage maritime vers le nord de Chypre».

«Nous ne savons pas si (l'accord) interviendra demain ou dans un mois», mais «des médiateurs font leur maximum» pour y parvenir, a-t-il ajouté.

Ahmed Assaf, porte-parole du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, a désigné quant à lui Tony Blair, ex-représentant du Quartette au Proche-Orient, comme l'un des médiateurs.

«L'accord Hamas-Blair sort du cadre du consensus national, ouvre la voie à la division et à l'isolement de la bande de Gaza», ce qui «sert l'objectif du gouvernement d'occupation (Israël), à savoir empêcher la création d'un État palestinien sur les frontières de 1967» et incluant la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est, a-t-il dit lundi soir sur la radio officielle palestinienne.

Depuis 2007, la Cisjordanie occupée et la bande de Gaza, divisées de fait par la géographie, sont sous la coupe de directions rivales. La réconciliation du printemps 2014 a fait long feu et ce sont toujours, d'un côté, le Hamas qui contrôle la bande de Gaza, et de l'autre l'Autorité palestinienne qui régit la Cisjordanie.

À Gaza, le numéro deux du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a une nouvelle fois assuré «refuser l'idée d'un État à Gaza, sur 2% du territoire, en échange de l'abandon du reste de la Palestine occupée».

Des sources au sein du Hamas admettaient récemment des «échanges d'idées» via des tierces parties. Mais des cadres assuraient sous couvert de l'anonymat à l'AFP que les sujets évoqués étaient «uniquement humanitaires et non politiques».