Il y a un an exactement, une nouvelle guerre éclatait dans la bande de Gaza, la troisième en six ans.

Durant ce conflit, le plus long, le plus meurtrier et le plus destructeur, 2251 Palestiniens ont été tués, dont 551 enfants, plus de 10 000 blessés et quelque 100 000 se retrouvent à la rue. Côté israélien, 73 personnes ont été tuées, dont 67 soldats.

Comment la guerre a-t-elle commencé?

Le 12 juin 2014, trois jeunes Israéliens sont enlevés près d'une colonie de Cisjordanie occupée puis assassinés. Le 2 juillet, trois extrémistes israéliens brûlent vif un adolescent palestinien de Jérusalem-Est. L'engrenage de la violence gagne la bande de Gaza : des tirs de roquettes en partent, Israël y mène plusieurs raids aériens.

L'escalade atteint son paroxysme dans la soirée du 7 juillet. À minuit, Israël lance officiellement son opération «Bordure protectrice» avec l'objectif de faire cesser ces tirs et de détruire les tunnels des groupes armés.

Le 17 juillet, l'État hébreu fait entrer des troupes au sol. Le 5 août, il les retire et assure que tous les tunnels repérés ont été détruits, mais qu'il y a «encore beaucoup d'autres missions à terminer». Le pilonnage aérien et depuis la mer se poursuivra jusqu'au cessez-le-feu conclu le 26 août au Caire.

Y a-t-il eu «crime de guerre» à Gaza?

Les belligérants s'accusent mutuellement de crimes de guerre. Les Palestiniens ont même adhéré à la Cour pénale internationale (CPI) pour y poursuivre les responsables israéliens de la guerre de Gaza.

Le 22 juin dernier, la commission d'enquête de l'ONU sur le conflit à Gaza concluait à de «possibles crimes de guerre» de la part d'Israël et des groupes armés palestiniens.

Avant cela, plusieurs ONG de défense des droits de l'homme ont accusé Israël de crimes de guerre pour avoir utilisé une force indiscriminée contre des civils et des bâtiments civils, parfois de l'ONU. Elles accusent également le mouvement islamiste Hamas d'avoir profité de la guerre pour exécuter des opposants.

Le 3 juillet, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a, à une écrasante majorité, appelé à juger tous les responsables des crimes de guerre commis durant ce conflit. La CPI est en phase d'examen préliminaire pour savoir s'il y a matière à enquête.

Un an après, qu'est-ce qui a changé?

Plusieurs roquettes ont été tirées depuis Gaza vers Israël et les mouvements armés palestiniens assurent avoir consolidé les tunnels qui ont constitué leur atout majeur durant la guerre. Ils leur ont permis d'infliger à Israël ses plus lourdes pertes depuis 2006 et sa guerre contre le Hezbollah libanais.

Si les deux parties fourbissent leurs armes, «ni Israël ni le Hamas ne veulent d'une nouvelle guerre maintenant», explique le politologue gazaoui Moukhaïmer Abou Saada.

Ils seraient même en train de se reparler, si l'on en croit des sources au sein du Hamas et des autorités israéliennes. Elles assurent que les deux parties «échangent des idées» sur une éventuelle trêve de longue durée à Gaza en échange d'une levée ou d'un assouplissement du blocus.

Lors des négociations du cessez-le-feu, les Palestiniens réclamaient l'obtention d'un port, la rénovation de l'aéroport de Gaza et la fin du blocus. Ils n'ont obtenu gain de cause sur aucune de ces questions alors qu'elles devaient être rediscutées après l'arrêt des combats.