Un Palestinien de la bande de Gaza qui élevait deux bébés lions dans sa maison les a fait transférer dimanche en Jordanie car il ne pouvait plus les conserver en raison de leur coût.

«Nous sommes très tristes, les deux lions étaient comme des enfants pour nous», a déclaré à l'AFP Saadi Jamal, à propos de deux lions de cinq mois, baptisés Max et Mona, qu'il a donné à une réserve naturelle en Jordanie.

Cet employé de l'Autorité palestinienne, qui vit dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avait acheté les félins après leur naissance auprès du zoo de Rafah, et ils vivaient depuis dans sa maison avec ses six enfants.

Pour gagner de l'argent, il avait prévu de les louer à des parcs de loisirs ou des restaurants.

Mais selon lui, nourrir ces deux bébés fauves coûtait quelque 120 shekels (40 $) par jour, une grosse somme pour un habitant de l'enclave palestinienne sous blocus israélien où les prix ont bondi depuis la dernière guerre avec l'État hébreu lors de l'été 2014.

Il n'est par ailleurs pas parvenu à convaincre le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, à lui allouer un terrain sur lequel il aurait pu établir un zoo pour les lions et d'autres animaux.

L'association britannique de défense des animaux Four Paws, qui a facilité le transfert des félins en Jordanie, avait indiqué le mois dernier qu'elle cherchait une solution à la «situation extrêmement inappropriée» dans laquelle grandissaient les lions, dans la mesure où ils pouvaient être un danger pour leur entourage.

L'unité du ministère israélien de la Défense chargée de gérer les affaires civiles dans les territoires palestiniens (Cogat) a annoncé dimanche avoir coordonné le transfert de Max et Mona en Jordanie, via Israël.

En septembre, Four Paws avait déjà facilité le transfert vers la Jordanie de trois lions du zoo Al-Bisan, dans le nord de l'enclave, après qu'il eut été pris entre deux feux au cours de la guerre.

Four Paws a indiqué que les parents de Max et Mona avaient vraisemblablement été introduits dans la bande de Gaza via les nombreux tunnels clandestins reliant le territoire palestinien à l'Egypte. L'association estime à une quarantaine le nombre de lions dans l'enclave.