Plusieurs centaines de juifs éthiopiens ont dénoncé lundi «le racisme» ayant cours, selon eux, en Israël lors d'une manifestation à Tel-Aviv marquée par quelques incidents, selon la police, qui a procédé à quinze interpellations.

Les manifestants ont scandé des slogans contre la police et exigé une plus grande «justice sociale». «Non au racisme» et «État policier», pouvait-on lire sur les banderoles.

Si la manifestation s'est déroulée en majeure partie dans le calme, selon un photographe de l'AFP sur place, des protestataires ont ensuite tenté de bloquer la circulation et jeté des chaises en direction des policiers.

«Suite aux débordements des manifestants, 15 personnes ont été interpellées», a indiqué un porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.

«Malgré les tentatives de dialogue, les manifestants choisissent à chaque fois de perturber l'ordre public en bloquant des routes sans respecter les instructions de la police», a-t-il ajouté.

Un important mouvement de protestation de la communauté éthiopienne a débuté fin avril après la diffusion d'une vidéo où l'on voit un Israélien d'origine éthiopienne battu dans une rue de BeerShev lors d'un contrôle d'identité. Plusieurs manifestations, parfois marquées par des violences, ont eu lieu fin avril et début mai.

A la suite de la clôture mi-juin de l'enquête sur cette affaire, sans poursuite engagée contre le policier, la communauté juive d'origine éthiopienne a décidé de se mobilier de nouveau, en dénonçant une décision «scandaleuse» et «honteuse».

Plus de 135 000 juifs d'origine éthiopienne vivent en Israël. Ils descendent de communautés restées coupées des autres juifs pendant des siècles, et les autorités religieuses d'Israël les a tardivement reconnus comme membres de la foi juive.

Cette décision a entraîné l'organisation de deux ponts aériens, en 1984 et 1991, qui ont permis l'émigration de 80 000 d'entre eux vers Israël. Ils ont dû franchir un énorme fossé culturel et ont connu une intégration difficile dans la société israélienne.